Le 8e régiment de Hussards

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 Historique sous le IInd Empire et la IIIe République
(1850-1914)

 

 Le 8e Hussard est recréé en 1840 par Louis Philippe.

Il participe à la campagne d'Italie avec le 3e corps d'armée. Dans une reconnaissance menée sur Voghera, la pelisse blanche portée par le régiment les fit prendre pour des hussards autrichiens. Afin d'éviter le retour et le danger de nouvelles méprises, la pelisse fut retournée et portée à l'envers du côté de sa doublure bleue, jusqu'à l'entrée à Milan. Sur ordre de l'empereur, le régiment est alors affecté au 5e corps d'armée et va s'embarquer à Gênes, à destination de Livourne, d'où il gagne successivement Florence, puis Lucques. Le concentration du corps d'armée s'effectue sur le Mincio. Le 7 juillet, il reçoit l'ordre de se rendre dans la plaine de Villafranca, mais l'armistice survenant, il n'est pas engagé dans des opérations actives. Après avoir cantonné quelque temps autour du lac de Garde, le régiment tient garnison à Milan et y sejourne durant l'hiver. Il rentre en France en mai 1860.

En novembre 1868, le régiment envoie deux escadrons en Algérie (Sétif, Biskra et Bou Saada). Le guerre de 70 trouve le régiment en Algérie et il n'est pas compris dans les troupes envoyées en France au début de la campagne. En décembre, quatre escadrons se rassemblent à Tour pour faire campagne avec l'armée de la Loire, deux restant en Algérie. Le 8e Hussards participe à plusieurs engagement contre les prussiens et finit la guerre à l'armée de Bretagne. Il participe aussi aux opérations contre la Commune de Paris. Les deux escadrons restés en Algérie participent aux opérations de pacification en Kabylie orientale (se distinguant au siège de Bordj-Bou-Arreridj, , colonne dans l'Oued Sahel).

Sous la République, le régiment retourne en Algérie entre mars 1875 et octobre 1877. 

    

Hugues Marie Gabriel Victor Payen de Chavoy

Né le 21/7/1807 à Chavoy (Manche), il est Saint Cyrien en 1826. Nommé Sous Lieutenant le 10/11/1830 au 4e régiment de Chasseurs, il a fait la campagne de Belgique de 1830.

Promu Lieutenant le 28/9/1836, puis Capitaine au 8e régiment de hussards en octobre 1840. Il en prend le commandement d'un escadron en 1843.

Il est promu Chef d'escadrons le 27/7/1850 au 10e régiment de chasseurs à cheval.

Lieutenant Colonel le 31/1/1855 au 9e régiment de dragons, il occupe ces fonctions au 1er régiment des cuirassiers de la Garde Impériale à compter de mars 1857. Il y fait la campagne d'Italie et y reçoit la croix d'officier de la Légion d'Honneur.

Il est promu Colonel du 8e régiment de Hussards en mai 1860 et reste dans ce poste jusqu'à sa retraite. Il est nommé commandeur de la Légion d'Honneur en aout 1864
Son commandement est décrit comme assez débonnaire par le général de Broissia  qui servait à l'époque sous ses ordres comme sous lieutenant : "Gentillhomme accompli, brillant cavalier, et sachant son métier, son seul défaut était de se montrer trop paternel dans le commandement. Sa femme lui avait interdit de punir  les sous lieutenants, c'étaient ses amis et toutes leurs sottises n'étaient à ses yeux que de charmantes plaisanteries. [...] Plusieurs de mes camarades et de mes chefs viellis par la paresse et l'inaction sous le commandement trop paternel du colonel de Chavoy, étaient incapables de faire campagne". La situation changea bien vite lorsqu'il fut remplacé par le jeune, brillant et redoutable colonel de Galliffet.

Le colonel de Chavoy est décédé le 22/11/1885.

Photo Jacquard (Sedan)


 

Eugène Louis Voisin

Voisin rejoint le 8e régiment de Hussards en 1841 comme brigadier. Il effectue tout sa carrière dans ce régiment.

Promu Lieutenant le 4/2/1854, il est Capitaine depuis le 14/3/1859.

Il se fait photographier à Milan en janvier 1860, après la fin de la campagne d'Italie où il a été décoré de la légion d'honneur. Le régiment y tient garnison durant tout l'hiver 59/60.

Voisin passera dans le service des place vers 1866 et il sera secrétaire archiviste de la division d'Alger.

Le régiment porte encore, pour quelques mois, la tenue de 1855 : dolman et pantalon bleu de ciel, ainsi que la banderole de giberne recouverte de drap cramoisi.

 

 


       

Emile Eloi Marie Caron

Né en 1832, il sort de Saint Cyr en 1852 et est affecté au 8e Hussards deux ans plus tard.

Nommé Lieutenant en 1857, il participe à la campagne d'Italie. Il est photographié par Disdéri vers 1860. La tenue est celle du nouveau modèle mis en service à cette date : le pantalon bleu a été remplacé par le pantalon garance.

Nommé Capitaine en 1863, il démissionne en 1867. En 1870, il reprend du service comme lieutenant colonel des mobiles d'Ile et Villaine.

Député en 1871, il meurt en 1926

Photo Disdéri (Paris)


Marie Auguste Raoul de Louvencourt

Né le 10/07/1823 à la Ville aux clercs (Loir-et-cher), il est élève de l'école de Saint Cyr en 1842, il sort Sous Lieutenant au 50e régiment d'infanterie le 1/10/1844. Deux mois plus tard, il obtient d'être transféré dans la cavalerie, et passe avec son grade au 13e régiment de chasseurs.

Il est promu Lieutenant le 12/4/1850, puis, en novembre 1852, il passe au 8e régiment de hussards.

Nommé Capitaine le 1/5/1854, il est durant trois ans (1857 à 1859) capitaine adjudant major de son régiment. C'est à cette date qu'il est photographié avec sa première épouse, dans la tenue portée par les hussards jusqu'en 1858 (dolman et pantalon bleu ciel). Dans cette fonction, il participe à la campagne d'Italie et en revient décoré de la médaille de la valeur militaire de Sardaigne.

Le 13/8/1865, il est promu Chef d'escadrons au 4e régiment de hussards. En aout 1865 il épouse en seconde noces la fille du colonel Payen de Chavoy, son ancien colonel du 8e hussards. Il revient d'ailleur servir au 8e régiment le 21 octobre de cette année. Promu chevalier de la Légion d'Honneur en décembre 1867, quelques mois avant le début de la guerre de 1870, il passe au régiment des dragons de l'Impératrice et participe à la guerre dans ce corps. Il est fait prisonnier lors de la capitulation de Metz.

Il est promu Lieutenant Colonel du 8e régiment de dragons le 4/3/1873, puis au 18e dragons en octobre de la même année.

Colonel le 5/8/1876, au 3e régiment de dragons, il est promu officier de la légion d'Honneur le 13/7/1880.

Il est promu Général de brigade le 6/7/1882 et prend le commandement de la 12e brigade de cavalerie.

Il est mort le 8/7/1900.

    


  

Hippolyte Camena d'Almeida

Né le 9/11/1830 à Verdun, c'est le fils d'un officier de cavalerie,

Promu Sous Lieutenant le 7/9/1862, il est nommé porte étandard du 8e régiment de Hussards.

Promu Lieutenant, le 10/8/1868, il passe au 7e Hussards. Durant la guerre de 70, il fait partie du dépôt du régiment qui reste à Castres et ne participe pas aux premières opérations de la campagne. Il sera envoyé dans les cadres formant de 3e régiment de marche des hussards et fait la guerre à l'armée de la Loire.

Capitaine, le 23/4/1872, il sert comme capitaine d'habillement. Il est nommé chevalier de la Légion d'Honneur le 6/2/1877.

Il est mort le 16/11/1883.

Photo Reultinger (Paris)


Marie Armand d'Hennezel

 

Né le 23/9/1842 à Nancy, il est élève de Saint Cyr (promotion de Puebla), dont il sort avec un classement moyen (122e sur 231). Il est nommé Sous Lieutenant le 1/10/1864 et entre au 8e régiment de hussards. Détaché en 1867 à l'école de Saumur pour y parfaire son instruction militaire, il se fait photographier en grande tenue par le Roch. Dans ses mémoires, le général de Broissia qui servait avec lui comme officier subalterne au régiment le décrit ainsi : "Armand d'Hennezel n'avait guère de militaire que son uniforme. très joli garçon, très viveur, il était au régiment le modèle de toutes les élégances, l'âme de toutes les fêtes, mais son commerce était moins sûr qu'agréable. Je me liai pourtant avec lui, mais notre intimité fut plutôt le résultat de nos parentés communes que de la conformité de nos goûts."

Il est nommé Lieutenant le 16/10/1869, quelques mois après que son régiment soit parti en Algérie. La guerre de 1870 le trouve toujours en Algérie. Le 28/10/1870, il est promu Capitaine et est muté au 1er régiment de chasseurs d'Afrique avec qui il fait la campagne de France.
Après la guerre, il retourne brièvement en Algérie entre juin et septembre 1871, avant de rejoindre la France, y étant muté au 9e régiment de Chasseurs à cheval.

Il démissionne de l'armée en septembre 1874 et entre dans l'armée territoriale comme Lieutenant Colonel au 52e régiment d'infanterie. Il est nommé Chevalier de la légion d'Honneur le 7/7/1885. Il est mort en 1901.

Photo Le Roch (Saumur)

  


   

Augustin Henri le Mintier de Saint André

Né le 27/9/1831 à Rennes, cet ancien élève de Saint Cyr (entre 1851 et 1853) est nommé Sous Lieutenant le 1/10/1853 au 11e régiment de chasseurs à cheval. Durant son année de formation à Saumur, il est muté au 8e régiment de Hussards le 28/9/1854.

Il sert en Italie du 9/5/1859 au 1/2/1860 et y est promu Lieutenant le 31/10/1859. Le 4/8/1860, il est nommé officier d'ordonnance du général de Beaufort d'Hautpoul, commandant le corps expéditionnaire de Syrie et sert dans ses fonctions jusqu'au 3/7/1861. Il est ici photographié à Sedan, garnison du 8e Hussards entre 1865 et 1866, arborant ses déjà nombreuses décorations : la croix de la Légion d'Honneur (reçue après la Syrie le 12/8/1861), la médaille d'Italie et l'ordre militaire de Savoie (reçues en Italie) et le 5e classe du Medjidié, reçu lui aussi à la suite de la campagne de Syrie.

Nommé Capitaine le 12/3/1866, il fait campagne en Algérie du 21/12/1869, jusqu'à sa démission de l'armée, le 28/1/1870, date de son mariage avec Berthe du Poulpiquet du Halgouet.

Il reprend du service durant la guerre de 70 à la garde nationale mobile d'Ile et Vilaine, comme capitaine de la 5e compagnie du 4e bataillon et y sert au siège de Paris. Elu Chef du bataillon le 14/11/1870, il est blessé d'un coup de feu à l'épaule gauche lors de la bataille de Champigny le 2/12/1870 et reçoit la croix d'officier de la Légion d'Honneur le 7/2/1871. Durant la guerre, son frère cadet est tué à Sedan.

Après la guerre, il est nommé chef de corps du 75e régiment d'infanterie territoriale et il devient Maire de la commune de StThurial. Il y est mort le 28/11/1890.

Photo Jacquard (Sedan)


Achille Charles Louis Napoléon Murat

Achille est le second fils de son altesse royale le Prince Lucien Charles François Murat (lui-même fils du maréchal, roi de Naples). Il est né le 2/1/1847 à Bordentown aux Etats-Unis (New Jersey), pays où la famille s’était exilée, un an avant son retour en France après la révolution de 1848. C’est le frère cadet de Joachim, lui-même officier de l’armée française.

Achille s’engage comme chasseur au 1er régiment de Chasseurs d’Afrique en juin 1864 et reçoit la médaille militaire le 26/12/1864 pour sa belle conduite au combat de Ahmed Annonal, lors de la repression du soulèvement des populations du sud des provinces d'Alger et d'Oran. Un nom pareil ne pouvant rester sous-officier bien longtemps, il est promu Sous Lieutenant le 17/6/1865 et en octobre rejoint le 8e régiment de Hussards.

Le Lieutenant de Broissia, officier du même régiment, nous a laissé ce portrait flatteur du Prince dans ses mémoires . « Achille Murat était charmeur, grand, très joli garçon, respirant la force et la jeunesse, hardi, entreprenant ne se souciant pas du danger, d'une adresse merveilleuse à tous les exercices du corps. C'était certainementun un des plus brillant cavalier de son temps. [...] Au régiment, tout le monde l'aimait. Loin de jouer au prince avec nous, il se montrait au contraire de la plus grande simplicité. Il était gentil, serviable, gai, c'était un camarade parfait. [...] Bien qu'il fut peu soucieux des honneurs dans l'habitude de la vie, il n'en était pas moins désireux de tenir son rang et de se montrer grand seigneur en toute circonstance. "Toujours prince, toujours bon prince" disait de lui le colonel de Galliffet en le notant pour l'inspection générale. Il dépensait de l'argent avec prodigalité et comme il n'en avait que fort peu et que l'Empereur, fatigué de toujours lui donner, se montrait moins généreux à son égard, il empruntait et faisait des dettes de tous les côtés. C'était du reste le cadet de ses soucis."     

En garnison en France, le lieutenant Murat ne se signale pas par ses faits d’armes, si ce n’est un célèbre duel qui fit scandale dans la société impériale. A la suite d’une rivalité amoureuse avec son colonel du régiment, le tout aussi bouillant Marquis de Galliffet, les deux hommes s’affrontent en duel le 23/10/1867. Le résultat de la rencontre est anecdotique – Galliffet est blessé au genou – mais cette entorse aux principes de la hiérarchie militaire vaut aux deux protagonistes un mise en retrait d’emploi durant 4 mois. A l’issue de cette punition, les deux hommes sont envoyés en Algérie, Galliffet au 3e régiment de Chasseurs d’Afrique et Murat au 2e régiment de chasseurs d’Afrique, qu’il quitte par permutation en aout 1869 pour rejoindre le 1er régiment de l’arme.

Au déclanchement de la guerre de 1870, il est nommé officier d’ordonnance du maréchal de Mac Mahon, commandant l’armée d’Alsace et il assiste aux désastres de la guerre et est capturé après Sedan. Il reçoit cependant la croix de chevalier de la Légion d’Honneur le 20/8/1870.

La Troisième République ne pouvait tolérer longtemps dans l’armée un nom si attaché à l’ancien régime. Après la guerre, Murat démissionne de son grade le 28/1/1873.

Ayant épousé la princesse de Mingrelie (principauté rattachée à l’empire Russe, située en Géorgie) en 1869, il quitte la France et s’installe dans le pays de sa femme et se lance dans une production viticole, jusqu’à sa mort en 1895, d'un suicide dit-on.

Photo Renaud (Clermont Ferrand)

   


 
   

Augustin Marie Léon Descharmes

Né le 2/7/1834 à Caen, c'est le fils d'une officier de cavalerie. Saint Cyrien en 1853, sorti 41e sur 255, il est nommé Sous Lieutenant au 2e régiment de Lanciers le 1/10/1855. En juin 1856, il rejoint la Garde Impériale et le régiment des Dragons de l'Impératrice et participe à la campagne d'Italie. Il y est promu Lieutenant le 31/12/1863, après avoir suivi durant une année les cours de l'école de cavalerie à Saumur.

En novembre 1866, il est détaché du régiment pour faire partie de la première mission française du Japon où il sert jusqu'en février 1869. Il y est promu Capitaine le 26/12/1868. A son retour du Japon, il est affecté au 4e régiment de chasseurs d'Afrique qu'il rejoint en Algérie.
Durant la guerre de 1870, il participe avec son régiment à la campagne de France et est blessé d'un coup de feu à la cuisse droite lors des charges de Sedan.  "Le capitaine Descharmes tombe à 150 metres de l'infanterie prussienne, au milieu des cadavres des hussards, la cuisse droite traversée par une balle " ("les charges de Sedan", Rozat de Mandres). Il est capturé à Sedan le 2/9/1870, mais fait sa période d'emprisonnement en internement en Belgique. Durant l'épisode de la Commune, il sert comme officier d'ordonnance du général Bouneton, commandant une brigade d'infanterie. il est fait Chevalier de la Légion d'Honneur le 3/6/1871

Après la guerre, Descharmes est une nouvelle fois affecté à la mission militaire française au Japon qu'il rejoint de nouveau entre avril 1872 et février 1876. Il ecrira un ouvrage "Lettres sur le Japon".
Il est promu Chef d'Escadrons le 27/5/1875. A son retour du Japon, en juin 1876, il rejoint le 8e régiment de Hussards qui sert alors en Algérie. Il dédicace alors cette photographie à son ancien chef, le général Bounnetou ("souvenir de respectueux dévouement 1871"). Il ne porte pas l'ordre du Soleil Levant, décoration reçue au Japon et dont il sera nommé Commandeur en 1885.

Promu Lieutenant Colonel le 28/2/1881, il est nommé attaché militaire à l'ambassade de France à Londres où il réside jusqu'en mai 1885. Il est nommé Officier de la Légion d'Honneur le 7/10/1884.

Colonel le 7/3/1885, il est mis à la tête du 19e régiment de Dragons. Il passe le premier trimestre de l'année  1886 en Inde pour assister aux manoeuvres de l'armée anglaise.

Le 4/4/1891, il est nommé au commandement de la 2e brigade de cuirassiers et est promu Général de Brigade en décembre de la même année. Il reçoit alors le grade de Grand Officier du tresor sacré du Japon et est fait Commandeur de la Légion d'Honneur le 9/7/1895.

Il est mort le 5/7/1916.

Photo Klary (Alger)

 

Les colonels du régiment


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