Le 9e régiment de Cuirassiers

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Historique (1850-1914)

 

Le 9e Cuirassier est en garnison en France jusqu'en 1854, date à laquelle il est désigné pour partir faire campagne en Orient.  Embrigadé avec le 6e cuirassiers, il embarque 31 officiers et 523 cavaliers, avec 445 chevaux et 8 mulets en trois parties à Marseille en juin et débarque à Gallipolli un mois plus tard. Il rejoint Andrinople, puis Constantinople et a à souffrir du choléra qui lui tue trois officiers et 26 cavaliers. Embarqué pour la Crimée en mai 1855, il s'installe au bivouac de la Tchernaïa. Bien que n'ayant pas participé à une bataille active, il quitte la terre de Crimée en y laissant une cinquantaine de morts de maladie ou de froid.

Durant la guerre franco allemande il fait partie de la brigade de cuirassiers du général Michel (8e et 9e régiments) de l'armée de MacMahon.

Le régiment se trouve le 6 aout à la bataille de Froeschwiller : "A huit heure le régiment reçoit l'ordre de monter à cheval. Il laisse le 1er escadron préposé à la garde et à la défense des bagages de la division de cavalerie. La brigade se porte en avant, traverse en colonne par 4 le village d'Eberbach, forme les pelotons aussitôt après en être sorti, gravit les pentes des hauteurs qui séparent l'Eberbach du Sauerbach, fait ensuite tête de colonne à gauche et se forme en bataille à droite sur deux lignes, le 9e formant la seconde. La gauche de la ligne est à 200 ou 300 metres du bois de Froeschwiller vers les villages d'Obersdorf et de Gunstett, à l'abri des vues de l'ennemi".
A une heure la pression de l'ennemi sur les ailes devient trop forte. "Des masses considérables gravissent les pentes des hauteurs sur laquelle est la brigade, débouchent de Morsbronn et essaient de cerner la division Lartigue épuisée. Le général demande au Maréchal de Mac Mahon l'autorisation de faire donner la cavalerie. Le 9e charge en ligne. L'ennemi ouvre un feu violent, le superbe élan de la brigade est brisé par mille obstacles : vignes, houblonnières et fossés. Le 9e, entrainé trop à gauche se heurte de front contre le village de Morsbronn et s'y engouffre. Il est cerné et fusillé de tous côtés. le colonel Waternau a un cheval tué sous lui, le maréchal des logis chef Mansart lui donne le sien. Le colonel réunit les débris du régiment et aux cris de "Vive le colonel !" on tente une sortie par le sud du village qui échoue également ; le colonel est démonté une second fois. La moitié des officiers et parmis eux le lieutenant colonel, un chef d'escadrons et trois capitaines commandants, près du tiers de la troupe (80 hommes sur 286) sont mis hors de combat soit pendant la charge, soit dans le village. Les autres tombent au pouvoir de l'ennemi à l'exception de 6 officiers et d'une quinzaine de cavaliers. Le 1er escadron réussit à échapper au désastre, non sans avoir abandonné les bagages de la division.
Réuni au camp de Chalons après la retraite d'Alsace, les débris du régiment sont versés au 8e cuirassiers. Les cadres survivants sont rassemblés à Paris où un nouveau régiment est reconstitué le 8 septembre qui va faire campagne à l'armée de la Loire, puis à l'armée de l'est en janvier 1871.

Après 1871, le 9e régiment de cuirassiers reste en garnison en France jusqu'en 1914.

Adrien Henri Louis Archambault de Beaune

Né le 18/3/1819 à Veretz (Indre et Loire)

Capitaine le 15/10/1849, il sert au 7e régiment de chasseurs, puis au 2e régiment de chasseurs d'Afrique avec lequel il fait la campagne de Crimée.

Promu Chef d'escadrons le 27/11/1855 au 6e régiment cuirassiers, il est fait chevalier de la légion d'Honneur le 26/5/1856, puis officier le 25/8/1861 ("22 ans de services effectifs, 3 campagnes ").

Il est promu Lieutenant Colonel le 21/12/1866 au 9e cuirassiers.
Dans ses mémoire, le futur général de Cointet qui servit au régiment entre 1868 et 1870, en a laissé une description attachante : "Le lieutenant Colonel Archambault de Beaune était un officier de valeur, vigoureux, hardi et habile cavalier. Bien qu'ayant eu le bras gauche emporté à la suite d'un accident de chasse, il n'en continuait pas moins de monter des chevaux excellents et même parfois difficiles. Il mettait un bras en bois dans la main duquel il avait fait visser un porte mousqueton pour accrocher les rênes de bride. Il avait 4 bras suspendus à la tête de son lit, l'un garni d'un gant de soirée, un autre d'une gant de ville, le 3e de tenue de jour, et le 4e gants de cheval ; il mettait l'un ou l'autre selon les circonstances. Un jour, au café à versailles, il dit avec un grand sérieux à un médecin qui venait d'arriver au régiment et qui gardait toujours une attitude gourmée : "Docteur, j'ai mal dormi cette nuit, et je ne me sens pas à mon aise, tâtez donc moi le poul "; l'autre de tâter et de dire en hochant la tête : "le poul est en effet un peu faible "et le Colonel de lui répondre "mais vous ne voyez donc pas qu'il est en bois !" et tous les officiers de s'esclaffer de rire."

Le colonel pose ici en petite tenue.

Il est tué lors de la charge de son régiment à Morsbronn.

Photo Levitski (Paris)

       


    

Joseph Sulpice Trefcon

Né le 23/9/1821 à Pargny dans la Somme, il fait toute sa carrière au 9e régiment de cuirassiers qu'il rejoint comme cavalier en 1842 et où il est nommé sous officier en 1845.

Il est promu Sous Lieutenant un mois avant d'embarquer pour la Turquie, le 8/6/1854. Il va servir en Crimée jusqu'au 31/5/1856 et revient de la campagne décoré de la médaille britannique de Crimée que l'on voit ici épinglée sur sa poitrine.

Il est nommé Lieutenant en aout 1856. Sur cette photo, prise en 1861 ou 1862 date à laquelle son régiment est à Versailles, il porte la tunique sombre de 1859 avec la longue jupe. Cette tunique bleu foncé sera de plus en plus noire de 1859 à 1870. Trefcon est promu chevalier de la Légion d'Honneur le 30/12/1863.

Promu Capitaine le 12/3/1866, il est sert toujours au régiment comme adjudant major lorsque celui-ci est décimé à Froeschwiller le 6/8/1870. Il survit cependant à la charge sans incident, mais est capturé. Interné à Koenigsberg, il ne rentre en France qu'en mai 1871 pour prendre le commandement d'un escadron.

Nommé officier de la Légion d'Honneur le 31/12/1872, il finit sa carrière comme capitaine du 23e régiment de dragons en 1874.

Il est mort en mai 1892.

     Photo Leclaire (Versailles)


Louis françois Marie Répécaud.

Né le 1/1/1842 à Besançon, c'est le jeune frère d'Alban Répécaud, qui finira sa carrière général de division. Il est élève de l'école de Saint Cyr de 1861 à 1863 (promotion du Mexique).

Nommé Sous lieutenant en octobre 1863, il est affecté au 9e régiment de cuirassiers et va suivre les cours de l'école de Saumur, endroit où est prise cette photo. Promu Lieutenant le 30/10/1867, il est nommé sous écuyer à Saumur.

En 1870, il est nommé officier d'ordonnance du général Michel et est engagé à Froeschwiller. Nommé chevalier de la Légion d'Honneur le 20/8/1870, il est nommé Capitaine le 30/8/1870, les pertes importantes subies par le régiment durant la bataille nécessitant d'en reconstituer les cadres. Il est nommé au nouveau régiment reformé à Paris et fait campagne à l'armée de la Loire puis de l'Est.

Il décède en juin 1878 comme capitaine instructeur de cavalerie.

Photo Le Roch (Saumur)

    


   

Les officiers du 9e cuirassiers en 1891

Photographiés à Senlis lors d'une inspection.

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Les colonels du 9e cuirassiers :

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