Le 4e régiment de Tirailleurs Algériens
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Historique (1884-1914)

 

Le 4e Tirailleur est créé en 1884 en Tunisie où il reste en garnison jusqu'en 1912. A cette date des bataillons du régiment sont envoyés au Maroc, où ils se distinguent notamment dans Fez, mais aussi lors des opérations de pacification et de conquête.

Louis Mathieu Victor Garilhe

Né le 17/4/1852 à Lagorce (Ardêche), il s'engage pour la durée de la guerre le 17/7/1870 comme cavalier au 9e régiment de cuirassiers. Le 25/10/1870, il passe au 52e régiment d'infanterie, puis au 43e régiment de marche. Il y est nommé sergent fourrier en janvier 1871. A la fin de la guerre, il signe un nouvel engagement pour trois ans au 15e régiment d'infanterie. De nouveau promu sergent en 1872, il est nommé adjudant en novembre 1874, au 142e régiment d'infanterie.

Garilhe suit les cours de l'école militaire d'infanterie (St Maixent) en 1875, dont il sort 19e sur 333 élèves. Promu Sous lieutenant le 18/5/1876, il reste au 142e régiment d'infanterie. 

Affecté dans les bataillons envoyés au corps expéditionnaire de Tunisie (avril à juillet 1881), il est promu Lieutenant le 10/7/1881 et passe au 22e RI, affecté au corps d'occupation. Le 15/1/1885, il passe au 4e régiment de Tirailleur algérien pour rester en Tunisie.

Promu Capitaine le 22/2/1888, il rejoint le 2e régiment de Zouaves. En septembre 1888, il est nommé capitaine adjudant major au 72e régiment d'infanterie et est nommé chevalier de la Légion d'Honneur le 28/12/1889 et retourne en métropole. En aout 1893, il revient en Tunisie servir au 4e régiment de tirailleurs algériens et y est nommé adjudant major en fevrier 1898.

Il est promu Chef de bataillon le 2/4/1902 au 142e RI. Les garnisons metropolitaines ne lui convenant décidément pas, il passe comme major au 4e régiment de tirailleurs algériens en 1904 et retourne à Tunis. Il prend se retraite en 1905 après avoir été promu officier de la Légion d'Honneur le 30/12/1905 et se retire à Tunis où il sert dans l'armée territoriale. Il est mort centenaire.

      


          

Marie Georges Picquart

Né le 6/9/1854 à Strasbourg, Georges Picquart est un brillant officier dont la première partie de carrière s'exerce sous les meilleurs auspices. Saint Cyrien, ancien de l'école d'état major, il a servi sur les théatres extérieurs (en Algérie, puis au Tonkin) et s'est fait remarquer par les plus hautes autorités militaires.

Promu Chef de bataillon en 1888, l'un des plus jeunes de l'armée, il a été professeur de topographie à l'école de guerre et en 1893, il rejoint l'état major de l'armée, coeur des organes de décision de l'institution militaire. Il est nommé en 1895 chef de la section de statistique, service d'espionnage de l'état major.

C'est à cette époque que sa carrière bascule. Chargé d'enquêter sur l'affaire Dreyfus, il est convaincu de l'innocence du capitaine juif, contre l'avis de tout l'état major qui tente de le dissuader de poursuivre ses investigations. Il décide alors de resister aux pressions et s'entête dans son enquête, ce qui provoque sa mise à l'écart. Il est alors promu Lieutenant Colonel en 1896, affecté au 4e régiment de tirailleurs algériens et envoyé en mission dans le sud tunisien pour l'écarter de Paris. C'est à cette époque qu'il est photographié dans le bel uniforme des tiralleurs et l'élégante veste d'officier qui vient de remplacer le dolman à brandebourgs. En réalité il ne parait pas à son régiment.

La suite de sa carrière est essentiellement politique. Au coeur des remous de l'affaire Dreyfus, icone des dreyfusards, il est accusé, puis mis en réforme par l'état major en 1898 et même brièvement emprisonné. Il figure parmi les principaux témoins des procès de l'affaire qui défraye la chronique politique de la France entre 1896 et 1906. Après de nombreuses péripéties, Picquart est réintegré dans l'armée avec le grade de général en 1906. Héros des républicains, la fin de sa carrière est résumée dans la page qui lui est consacrée.

Les colonels du régiment

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