Pierre Antoine BIESSE, né le 21/1/1813 à Voiron (Isère)

Lieutenant Colonel du 10e cuirassiers.

 

Biesse s'engage au 4e régiment de Lanciers en 1831 et y est nommé sous officier.

Promu Sous lieutenant en 1840, il sert au 7e régiment de Hussards, avant de passer en 1844 à l'escadron d'Oran de la cavalerie indigène d'Afrique, futur régiment de Spahis. Il y est nommé Lieutenant.

Capitaine le 26/9/1845. En 1846, il participe activement aux opérations de pacifications dans la région de Ténès en lutte contre Bou Maza durant l'hiver 1845/1846. Le 15/3/1846, il est gravement blessé lors d'une engagement. Ce combat est décrit par Paul de Castelanne dans ses souvenirs d'Afrique. Celui ci, alors officiers de chasseurs, se souvient d'une soirée passée à la garnison d'Orléansville, accueilli par les officiers d'Afrique : "Je me rappelle encore cette soirée de la rencontre où nous recevieons l'hospitalité du capitaine Fleury. Un bol de punch flamboyait sur une grande table chargée de verres et de cigares. Chacun avait pris place comme il avait pu, et sur le beau canapé en cotonnade rouge, et sur la chaise de paille, et sur les coussins, voire même sur l'étroit matelas caché sous un Haïk arabe. Pour charmer les loisirs et reveiller les échos de France, nous avions un brigadier, ancien élève du Conservatoire, qui chantait d'une fort belle voix de ténor "la Juive", "Robert de Diable", "les Hugenots", "le Domino noir". Biesse, le capitaine en second des spahis, boiteux encore d'une balle qui lui avait traversé la cuisse un mois auparavant, entonnait les chansons inventées par les routiers de l'univers depuis plus de mille ans".

En 1854, au déclanchement de la guerre contre la Russie, le Maréchal de Saint Arnaud, vieil africain commandant le corps expéditionnaire français envoyé en Turquie, décide de former une escorte de Spahis pour son quartier général. Il est alors formé un escadron de guerre pris dans les trois régiments de Spahis et le capitaine Biesse à l'honneur de commander cette troupe d'élite : "C'était des gens de grande tente, plusieurs d'entre eux possédaient des serviteurs comme les hommes d'armes des temps passés. Point de spahi qui n'eût des etriers dorés et un burnous de soie blanche, tranchant sur son burnous rouge. Tous les haïcks étaient attachés de ces belles cordes en poil de chameau, noires et luisantes, qui étaient le luxe de l'émir Ab-el-Kader (P de Molènes)". L'escadron embarque le 15/3/1854 à Alger sur le brick l'Espérance et arrivent à Gallipoli le 7 mai.

A son arrivée, Biesse apprend sa nomination comme Chef d'escadrons (en date du 1/5/1854) et laisse le commandement de cette troupe d'excéption. Il devient alors officier d'ordonnance du général d'Allonville, commandant une brigade de cavalerie. En 1855, il est attaché au 3e régiment de chasseurs et rejoint le régiment des lanciers de la Garde Impériale vers 1857, peu de temps avant de recevoir la croix d'officier de la Légion d'Honneur.

Biesse est promu Lieutenant Colonel le 7/3/1861 au 10e régiment de cuirassiers. Il meurt dans ces fonctions en 1862.

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