Historique du régiment des Cent Gardes

 

L'escadron des Cent Gardes est créé le 24/3/1854. Formé de 11 officiers et 137 hommes, il est chargé de la garde du souverain et des services d'honneur et de sécurité à l'intérieur des palais impériaux. Il ne fait pas partie de la Garde Impériale, mais est sous les ordres du grand maréchal du palais.

Escadron d'escorte, les Cent Gardes ne participent aux campagnes militaires qu'en accompagnement de l'Empereur, d'abord en Italie (1859), puis lors de la guerre de 1870 :

Le 10 mai 1859, l'Empereur rejoint l'Italie accompagné de sa maison militaire et de l'escadron des Cent-gardes au complet. Chargé de la protection du souverain, l'escadron n'est pas engagé. Cependant le 24 juin à Solférino, l'état major impérial se positionne au milieu de la ligne de bataille et est la cible de nombreux projectiles : Le chef d'escadron Verly est blessé au bras et plusieurs Cent-gardes sont blessés.

En 1870, seule une partie de l'escadron accompagne l'Empereur (4 officiers et 80 sous officiers et gardes). Ils assistent impuissants à la catastrophe, sont faits prisonniers de guerre à Sedan et internés à Coblence.
Un peloton de 30 Cent-gardes accompagne le Prince Impérial lorsque celui-ci quitte l'Empereur le 27 aout. Un complexe périple le conduit à Maubeuge où il apprend la capitulation de Sedan et la proclamation de la République. Le Prince est évacué en civil par la Belgique pour rejoindre l'Angleterre.
Dissous avec l'empire (le 10/9/1870), les Cent-gardes sont versés aux 2e et 12e régiments de cuirassiers.

 

    

Albert Jacques Verly

Né à Kingston en Jamaïque le 5/1/1815, Albert Verly est fils d'un planteur. Orphelin à 6 ans, il fait ses études en France et s'engage dans la cavalerie en 1833. Il sert alors huit ans à l'école de Saumur, jusqu'au grade d'adjudant qu'il reçoit en 1841.

Nommé Sous lieutenant au 6e chasseurs en juillet 1843, il en est le porte étendard de septembre 1844 jusqu'à sa nomination comme Lieutenant le 27/4/1847. En 1848, il passe aux guides d'état major et y est promu Capitaine le 30/1/1852. Ce régiment, devenu le régiment des Guides de la Garde qui assure le service auprès du Prince Président. Ce contact avec le futur empereur favorise son passage au régiment des Cent Gardes lorsque celui-ci est créé en mai 1854.

Au centre de la vie mondaine sous l'empire, richement marié, il participe cependant aux campagnes militaires en accompagnant l'empereur. Il est notamment blessé au bras à ses côté le 24/6/1859 à Solférino, blessure néanmoins qualifiée de contusion légère dans ses états de services.

Promu Lieutenant colonel en octobre 1859, puis Colonel le 26/10/1864, il est maintenu aux Cent Gardes dont il prend le commandement, signe évident de la faveur impériale. Il est fait baron de l'empire en 1867, commandeur de la légion d'honneur en 1869 et reçoit de nombreuses décorations etrangères.

Associé aux fastes de l'empire, il en subit aussi la chute : prisonnier avec l'empereur à Sedan, Verly est mis d'office à la retraite par la République en octobre 1870.

Il meurt le 25/7/1883. Son fils publiera un historique du régiment en mémoire de son père.

Photo Crémière (Paris)


Armand Ernest Junqua

Né le 16/2/1816 à Lectoure (Gers), Armand Junqua est engagé volontaire en février 1834 à l'école royale de cavalerie.

Nommé maréchal des logis le 2/5/1836, il rejoint ensuite le 1er régiment de carabiniers où il est promu Sous Lieutenant le 28/11/1841, Lieutenant le 15/3/1846, puis Capitaine le 19/2/1851.
Le 5/7/1854, il rejoint le régiment des cuirassiers de la Garde Impériale. Il est chevalier de la Légion d'Honneur le 23/5/1855  

Le 14/1/1857, il rejoint l'escadron des Cent Gardes comme capitaine commandant et devient le numéro deux de cette troupe d'élite. Dans l'historique de l'escadron, le capitaine Junqua est ainsi décrit : "L'excellent homme aimait assez à raconter des histoires vraies ou inventées, le plus souvent inventées, qui faisaient la joie de ses camarades".

Il est promu Chef d'escadrons le 14/3/1859 au 12e régiment de Dragons, puis officier de la Légion d'Honneur le 12/4/1864.

Il est retraité le 2/8/1870. Il est mort le 31/1/1893.

Photo Crémière (Paris)

        


   

Jean François Parnet

Né le 1/2/1842 à Chalamont (Ain), appelé en 1862, sa grande taille (1m87) le fait affecter au régiment des Carabiniers de la Garde où il devient brigadier en 1865.

En mai 1867, il rejoint les Cent Gardes, avec le matricule 443. Il pose ici dans la grande tenue de service.

Libéré le 31/12/1869, il retourne dans sa ville natale.

Il reprend du service en 1875 comme tambour major du 134e régiment d'infanterie, puis en 1883, passe à l'école de Saint Cyr pour y exercer les mêmes fonctions jusqu'à sa retraite en 1885. Il a reçu une médaille d'honneur en 1880.

Photos Crémiere (Paris)


  

Michel Loëffel

Né le 29/8/1829 à Beaune, Michel Loeffel est maréchal ferrand lorsqu'il s'engage en décembre 1847 au 2e escadron du train du parc d'artillerie (corps chargé du transport du matériel de l'artillerie). A l'été 1850, il rejoint le 12e régiment de dragons comme brigadier et devient maréchal des logis en 1852.

Rengagé pour trois ans en 1854, il rejoint l'escadron des Cent gardes le 4/6/1854, comme garde de 2e classe, avec le matricule 26.
Nommé Garde de 1ere classe en 1855, puis brigadier le 21/8/1857, il reçoit la médaille militaire le 17/10/1857.

Rengagé en 1857, Loëffel est successivement promu brigadier (1854), puis maréchal des logis (le 12/1/1859). Il a reçu la médaille militaire le 17/10/1857 et participe à la campagne d'Italie où il reçoit la croix de la valeur militaire de Sardaigne.

Nommé adjudant le 18/12/1859, il pose ici à gauche en grande tenue de service en 1860 devant Franck, célèbre photographe parisien et à droite en tenue de ville par le studio Donas.
Il est libéré du service le 24/12/1861 et se retire à Beaune.

Photos Franck et Donas (Paris)

        


Ils ont servi aux cent gardes :  Colonel Lepic, Capitaines Schurr, Bousson, Desponty, Innocenti.

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