Historique du 1er régiment de Dragons

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IInd Empire et la IIIe République
(1851-1914)

 

Le 1er régiment de Dragons est en garnison métropolitaine durant la majeure partie du Second Empire. En 1860 deux de ses escadrons reçoivent l'ordre d'accompagner le couple impérial lors de sa visite en Savoie, récemment rattachée à la France.

Au déclanchement de la guerre de 70, le régiment est attaché à la 3e division de réserve de la cavalerie de l'armée du Rhin (général Forton). A Rezonville, le 16/8/1870, il est surpris au bivouac lors de la première attaque prussienne et recule assez précipitamment pour se reformer en arrière des troupes du 6e corps d'armée.
Un peu plus tard dans la journée, il mène la contre charge sur les régiments de la brigade Bredow (7e cuirassiers de Magdebourg et 16e Hulans) qu'il repousse aux prix de quelques pertes. "Le général de Forton donne le signal . Les régiments s'élancent au galop par régiment déployé, précédés par le Prince Murat aux cris cent fois répétés de "Chargez !" et tombent dans le flanc gauche des régiments prussiens. C'est le bruit du tonerre, la terre en tremble. Le 1er Dragons tient la tête de la colonne et arrive le premier sur l'ennemi, avec le double avantage d'être à droite de ceux que l'on attaque et au début d'une charge au lieu d'être à la fin. [...] Le régiment, bien enlevé par le colonel de Forceville et ses officiers prend une brillante revanche de sa débandade du matin et montre de l'élan et de la bravoure dans cette chaude rencontre." (Franças et Allemands. D de Lonlay). 

N'ayant pas participé à la bataille de Saint Privat, le régiment subit les affres du siège de Metz et capitule le 28/10/1870.  

Reconstitué en 1871, il reste en garnison metropolitaine jusqu'en 1914. 

    

 

Armand Daguet

Né le 14/9/1835 à Honfleur, Armand Daguet est élève à Saint Cyr de 1854 à 1856. Nommé Sous lieutenant, il est affecté au 1er régiment de dragons.

Promu Lieutenant en mars 1864, il suit les cours de l'école de Saumur comme lieutenant instruteur, ce qui nous vaut ce cliché.

Le 14/8/1870, il est nommé Capitaine, instructeur au 9e régiment de Dragons, mais lors de la bataille de Rezonville, le 16/8/1870, il est encore dans les rangs du 1er régiment. Lors de la charge, il est blessé de deux coups de sabres (un à la lèvre supérieure, l'autre à la main droite). Après la guerre, qu'il finit en captivité, il est nommé chevalier de la légion d'Honneur le 31/12/1872. En 1874, il prend le commandement d'un escadron de son régiment.

Le 10/10/1881, il est promu Chef d'escadrons au 14e régiment de Dragons.

Il est mort en 1893

Photo Le Roch (Saumur)  


 

François Garraud

Né le 16/4/1818 à Ruffec (Charante). Cavalier, puis sous officier, il sert au 5e régiment de Hussards où il reçoit la médaille militaire le 26/12/1852 alors qu'il y est adjudant.

Il passe au 9e régiment de Hussards, à sa promotion comme Sous lieutenant, le 3/7/1854.

A la suppression du régiment, fin 1854, Garraud est transféré au 1er régiment de dragons. Il reçoit la légion d'honneur en 1861 (21 ans de service, 3 campagnes).

Promu Lieutenant le 10/11/1860, puis Capitaine le 30/10/1867, il quitte l'armée avant la guerre de 1870.

Il est mort le 25/3/1883.

Photo Tiffereau (Paris)

  


   

Emile Beltrame Etienne Cristiani de Ravaran

 

Né le 31/7/1836 à Carcassonne, fils d'un officier de cavalerie, il s'engage comme carabinier au 1er régiment le 27/9/1855, mais quitte bientôt ce lourd régiment pour rejoindre la cavalerie légère et l'Algérie en étant muté au 3e régiment de Spahis en mai 1856. Il va y rester 7 ans, jusqu'à sa promotion d'officier en novembre 1860, y gravissant tous les grades de sous officier.

Promu Sous Lieutenant le 10/11/1860, il rejoint le 1er régiment de Dragons, poste qu'il occupe ici sur cette photographie, dans la tenue des officiers portée jusqu'en 1868. Il y est promu Lieutenant le jour de la déclaration de guerre le 18/7/1870. Il fait alors la campagne de Metz sans s'y distinguer particulièrement et il est compris dans la capitulation de l'armée le 28/10/1870.

Après la guerre, il retourne en Algérie pour servir aux bureaux Arabes à Constantine. Il est promu Capitaine le 8/3/1873, et chevalier de la Légion d'Honneur le 11/10/1873 ("18 ans de service effectif, douze campagnes"). En 1874, il rejoint la metropole au 18e régiment de chasseurs.

Il est mort en mai 1912.

Photo Bayard et Bertall (Paris)


       

François Abel Louis Marie Erhard Desmousseaux de Givré

 

Né le 6/11/1844 à Beauvais, c'est le fils d'un député. Elève de Saint Cyr (1864-1866), il sort avant dernier de sa promotion (238e sur 239 !) et est nommé Sous Lieutenant du 1er régiment de Dragons le 1/10/1866. Il en porte ici la tenue alors qu'il sert à Saumur comme sous lieutenant d'instruction en 1869.

La guerre de 1870 le voit engagé à Rezonville, dans la charge contre la division Bredow. Capturé à Metz, il retrouve son régiment après la fin de la guerre.

Il suit alors une carrière dans la cavalerie des débuts de la troisième république, gravissant les grades d'officiers avec régularité. Il sert notamment à deux reprises en Algérie comme Capitaine du 3e régiment de chasseurs d'Afrique (entre 1876 et 1879, puis de 1882 à 1885). Il est fait chevalier de la légion d'Honneur le 28/12/1885.

Promu Major  du 14e régiment de Chasseurs en février 1891, il est mort en juillet 1893 alors qu'il servait comme Chef d'escadrons au 24e régiment de dragons.

 

Photos le Roch (Saumur)

   


  

Jean Anatole de Parage

Né le 28 aout 1840 dans les Pyrennées Atlantiques, il s'engage au 1e régiment de dragons et y fait une belle carrière de sous officier avant d'y être nommé Sous Lieutenant le 16/7/1870, juste avant la guerre.

Au déclanchement de la guerre, le régiment se concentre tout d'abord à Pont à Mousson et du Parage est chargé par son colonel de conduire l'étendard du régiment à Metz, le 5/8/1870. Lors de la bataille de Rezonville, le 16/8/1870, son régiment charge contre la brigade prussienne Bredow (épisode de la charge de la mort). Dans la mélée du Parage est grièvement blessé d'un coup de sabre à la nuque qui lui entaille profondément le cou. Il reçoit la croix de la Légion d'Honneur le 25/6/1872.

Il est nommé Lieutenant en 1875, puis Capitaine en décembre 1880 et il rejoint le 11e dragons où il finit sa carrière en 1886. Il est mort le 11/3/1907.

La photo est prise vers 1876.

Photo Laurent (Gray)


Hippolyte Marc André Blondel

Né le 10/9/1869 à Camembert, il fait l'école de Saint Cyr en 1889, il est promu Sous Lieutenant le 1/10/1891, puis Lieutenant le 1/10/1893, au 1er régiment de dragons.

Promu Capitaine le 22/12/1906, il passe au 10e régiment de cuirassiers et trois ans plus tard, il prend le commandement d'un escadron du 4e régiment de cuirassiers. Cette première parte de carrière s'effectue sans eclat, mais la guerre de 14 va changer les choses.

Ayant commencé la guerre dans son grade au 4e cuirassiers, il est promu Chef d'escadrons le 25/2/1915. Le 29 mars de la même année, il passe à l'état major du 33e corps d'armée et y sert deux ans et demi. Il reçoit la croix de guerre et la croix de la Légion d'Honneur le 13/7/1915 ("officier supérieur fort distingué, venu recemment d'un régiment de cavalerie du corps d'armée comme commandant du QG, assure ce service avec beaucoup de précision et de dévouement").

En mai 1916, il rejoint le 279e RI comme adjoint au chef de corps. "A pris part à toutes les opérations auquelles le régiment a participé et y a fait preuve des plus belles qualités militaires. A brillament commandé un bataillon dans la Somme en octobre 1916, s'est particulièrement distingué le 24/3/1918 où débarqué de nuit et jeté dans la bataille avec les premiers éléments du régiment a été pour tous un vivant exemple d'entrain, d'énergie de persévérence et d'esprit du devoir."

Il est nommé Lieutenant Colonel le 28/7/1918. Le 3/8/1918, il est blessé d'un eclat d'obus à la cuisse alors qu'il commandait le 307e RI.

Après la guerre, en janvier 1919, il est nommé officier de la Légion d'Honneur pour sa conduite durant la guerre :"Officier supérieur de haute valeur dont le jugement, la fermeté de caractère et les belles qualités militaires se sont maintes fois affirmées au cours de la campagne. Le 2/8/1918 a pris dans des circonstances difficiles en plein combat et de nuit, le commandement d'un régiment éprouvé par plusieurs journées de luttes ardentes, dont le colonel venait d'être tué. Chargé d'enlever le village de Mont Notre Dame (Marne) a su par son exemple et son ascendant, obtenir de tous le maximum de rendement et par ses habiles dispositions, a contraint l'ennemi à abandonner après une défense acharnée cette importante position. Blessé grièvement au cours de l'action au moment où il atteignait les objectifs a rejoint se place d'adjoint de chef de corps à peine rétabli de sa blessure.".

La guerre finie, il prend le commandement du 10e régiment de cuirassiers le 8/3/1919, puis au 9e cuirassiers en juin 1919 et enfin au 21e régiment de dragons le 22/7/1919.

Il est mort en 1932.

Photo Prud'homme (Lure)

 

 Les colonels du 1er régiment de Dragons

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