Les grands anciens - les combattants du Premier Empire

 

A l'avènement du Second Empire, il reste encore dans l'armée des officiers ayant combattu sous le Premier Empire.

Ces grands anciens sont alors de vieux généraux, blanchis sous le harnais et qui, en raison de leur âge n'occupent pour la plupart que des fonctions de représentation - même si quelques uns font exception.

Voici ici quelques biographies des ces vieux héros, détaillées principalement sur leur rôle durant les campagnes de 1805 à 1815. Ils posent chargés de médailles, dignes vieillards, derniers témoins d'un temps révolu.

 


      

Nicolas Charles Victor Oudinot de Reggio

C'est le fils aîné du futur maréchal Oudinot. Né le 3/11/1791 à Bar le Duc, il devient Page de l'Empereur dès 14 ans et assite aux batailles d'Iéna et d'Eylau lors de la campagne de Prusse (1806-1807). Devenu premier Page de l'Empereur, il participe ensuite aux campagne d'Espagne et d'Autriche (batailles d'Eckmulh, d'Essling et de Wagram).

En 1809, il est fait Comte d'Empire et Lieutenant, servant à la compagnie d'élite du 5e régiment de Hussards. Il participe à la campagne d'Espagne comme aide de camp du maréchal Masséna.

En 1811 il rejoint le régiment des chasseurs à cheval de la Garde Impériale. Le 27/12/1812, il y est fait Capitaine  et fait la campagne de Russie, combattant notamment à la Moskova. Il est nommé chevalier de la Légion d'Honneur en 1813. Durant la campagne de Prusse de 1813, il est blessé au pied à la bataille de Leipzig (18/10/1813). Le 30/10/1813 à la bataille de Hanau, avec 25 chasseurs, il reprend six pièce d'artillerie  prises par l'ennemi et fait prisonnier une partie du bataillon qui s'en était emparé. Il est promu officier de la légion d'Hoenneur.

Oudonot s'illustre ensuite lors de la campagne de France de 1814 à Montmirail (11/2/1814) où à la tête de son escadron il fait prisonnier un bataillon prussien, puis en étant blessé à la cuisse à Craonne (7/3/1814). Il est promu Chef d'escadron, puis Colonel en avril 1814. Rallié à la Restauration, il continue sa carrière militaire et ne rejoint pas l'Empereur en 1815.

Fait Général en 1824, après une brève interruption de carrière au début de la Monarchie de Juillet, il reprend du service en Algérie, se rallie à la République après 1848 et prend le commandement de l'armée française lors du siège de Rome (1849). Il accumule les honneurs (Grand croix de la légion d'Honneur, membre de l'Assemblée nationale), mais, ayant tenté de s'opposer au coup d'état de Louis Napoléon, il est brièvement mis en non activité. Remis dans la section active dès janvier 1852, il est mort en 1863.

Photo Disdéri (Paris)


 

Augustin Charles Legendre

Né le 1/11/1788 à Paris, il fait l'école Polytechnique en 1806, puis l'école d'artillerie de Metz en 1809. Promu Lieutenant le 1/10/1810, il sert en Espagne de 1810 à 1813 dans l'artillerie.

Fait Capitaine le 28/6/1813, puis chevalier de la Légion d'Honneur en fevrier 1814, il sert durant la campagne de France en 1814.

Rallié aux Bourbons, il ne participe pas à Waterloo, et poursuit sa carrière militaire, participant à la guerre en Espagne (1824). Maréchal de Camp en 1844, puis Général de Division en 1850, il occupe des poste d'inspection général au début du secone Empire. Il prend sa retraite en 1853, Grand Officier de la Légion d'Honneur (il pose sur cette photo avec ces insignes, ainsi que la médaille de Sainte Helène et l'ordre de St Ferdinand d'Espagne).

Il est mort en 1874.

Photo Nadar (Paris)

 

       


        

Antoine Thomas Amédée de Mauduit

Fils d'officier, Antoine de Mauduit nait le 7/11/1790 à Quimperlé. Elève de Saint Cyr en 1807, il est nommé Sous Lieutenant le 23/6/1808 au 13e régiment d'infanterie légère.

Durant la campagne d'Autriche, il est blessé de deux coups de feu à la cuisse à la bataille de Ratisbonne (23/4/1809). Fait Lieutenant le 25/6/1809, il participe à la bataille de Wagram. Durant la campagne de Russie, il est promu Capitaine le 23/9/1812, alors qu'il est à Moscou. Il est fait prisonnier en décembre 1813 et ne revient en France qu'un an après et est mis en non activité par le régime monarchique.

Ayant repris du service au retour de l'Empereur, comme aide de camp du général Blancard, il est de nouveau fait prisonnier lors de la bataille de Waterloo.

Durant la suite de sa carrière militaire, il sert en Espagne (1823-1828), puis en Belgique au siège d'Anvers. Colonel en 1838, puis Maréchal de Camp en 1846, il quitte le service en 1852 et meurt en 1875.

Photo Franck (Paris)  


Emile Herbillon

 

 

Né le 23/3/1794 à Chalons sur Marne. Il commence sa carrière militaire comme conscrit au régiment des fusilliers chasseurs de la garde Impériale en décembre 1813. Promu Sous lieutenant en février 1814, il sert durant la campagne de France et assite aux combats de Vauchamps, Montmirail et Chateau Thierry..

Durant les Cent Jours, il combat à Ligny, puis à Waterloo où il est blessé d'une balle morte à l'épaule.

Officier supérieur, il combat en Algérie entre 1838 et 1846 et s'y illustre dans de nombreuses affaires. Général de brigade  en 1846, il prend le commandement de la division de Constantine et commande les troupes durant la repression et le siège de Zaatcha, dont le résultat contraté lui vaut une certaine disgrace. Général de division en 1851 après la repression des mouvements populaires contre le coup d'Etat, il sert ensuite en Orient et gagne la bataille de Tratkir.

Grand Croix de la légion d'Honneur, Sénateur, il cesse le service actif en 1865 et meurt un an plus tard.

 

 

      


    

Simon François Allouveau de Montreal

Né le 14/9/1791 à Limoges, il est élève de Saint Cyr en 1809. Nommé Sous lieutenant au 10e régiment d'infanterie le 22/6/1811, il sert à la Grande Armée en 1812 et 1813 et est promu Lieutenant le 28/1/1813. Il est blessé d'un coup de feu au bras à la bataille de Lützen le 2/5/1813.

Fait Capitaine le 8/7/1813, il est de nouveau blessé d'un coup de feu à la jambe droite à Goldberg le 28/8/1813, puis durant la campagne de France d'un coup de feu à l'épaule droite le 5/2/1814 à la bataille de Châlons sur Marne. Il est nommé chevalier de la légion d'Honneur le 29/7/1814.

Durant les cent jours, il sert en Belgique jusqu'en aout 1815. Après la restauration, il fait la campagne d'Espagne, puis combar en Algérie lors de l'expédition de Constantine.

Colonel en 1837, puis Maréchal de camp en 1848, il intervient en repression des troubles populaires en 1848, puis en 1851. Général de Division en 1852, il prend le commandement de la division d'occupation de Rome (1853) et sert jusqu'en 1856, date de sa nomination comme Sénateur.

Il est mort en 1873.

Photo Disdéri (Paris)


Maximilien Georges Joseph Neumayer

Né le 11/4/1789 à Neuhausen (Allemagne), il est élève de Saint Cyr en 1807 et nommé Sous lieutenant le 24/3/1809 au 6e régiment d'infanterie légère.

Après avoir participé à la campagne d'Allemagne de 1809, il a l'occasion de se signaler à plusieurs reprises dans les campagnes du Portugal, d'Espagne (1810-1813), puis de France en 1814.
Le 18/7/1810 au siège d'Almeida, il s'empare d'une pièce de canon lors d'une sortie que fait la garnison. Il est ensuite blessé à l'affaire de Pena Cova le 27/9/1810.

Promu lieutenant le 22/8/1811, il se distingue de nouveau le 12/4/1813 où à la tête d'une compagnie de carabiniers, il enlève et passe le premier le pont retranché de la Horadada et culbute trois compagnies qui le défendent. Quelques jours plus tard, le 30/5 près de Legueito, il coupe la retraite à un bataillon espagnol et le fait prisonnier. Il est alors promu Capitaine.
Lors du combat d'Archestoy, le 25/7/1813, il est blessé d'un coup de feu au genou alors qu'il commande une compagnie de voltigeurs et se conduit de la manière la plus glorieuse en enlevant une position tenue par un régiment anglais et en tuant de sa main plusieurs soldats ennemis.
Promu chevalier de la Légion d'Honneur le 25/11/1813, il est une nouvelle fois blessé devant Bayonne le 10/12/1813 d'un coup de feu qui lui casse le bras gauche, puis une nouvelle fois devant Toulouse le 10/4/1814.

Naturalisé français en 1817, il fait campagne de nouveau en Espagne de 1823 à 1828, puis en Belgique en 1831 et 1832.

Poursuivant sa carrière sous la monarchie de juillet, il est Général de division en 1848. En octobre 1850, alors qu'il commande la 1ere division militaire, il refuse que ses troupes accueillent le Prince Président aux crix de "Vive l'Emepereur" et est muté en province. Il finit alors sa carrière sans commandement de troupes, bien qu'il recoive la plaque de Grand Officier de la Légion d'Honneur en 1853.

Il est retraité en 1854 et meurt à Nantes le 12/11/1866.

Photo Wollerc (Nantes) 

      


      

Octave Claude Emile Perrodon

Né le 16/7/1794 à Neyron (Ain), Perrodon a été nommé lieutenant d'artillerie le 1/11/1813 après avoir fait l'école polytechnique puis l'école d'application de Metz.

Il a servi en Espagne avec le maréchal Suchet, puis à l'armée de Lyon en 1814 et a été cité le 20/3/1814.
Durant les Cent-Jours il a fait la campagne de Belgique de 1815 et servi à Fleurus et à Waterloo où il a commandé une compagnie à pied de l'artillerie de la Garde.

Réintegré dans l'armée de la Monarchie, il a poursuivi une carrière solide, mais sans eclat particulier, alternant les postes techniques dans l'artillerie et d'aide de camp de généraux. On doit néanmoins signaler unparticipation à la campagne d'Espagne en 1823.
Promu Général de brigade en 1851, puis de division en 1854, il n'exerce plus de commandement actif et ne participe à aucune campagne du Second Empire.
Il finit néanmoins sa carrière avec la plaque de Grand Croix de la Légion d'Honneur ainsi que de l'Ordre pontifical de St Grégoire le Grand.

Il est retraité en 1859 et meurt à Paris le 14/12/1872.

Photo Numa Blanc (Paris)


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