Armand-Octave-Marie, vicomte d’ALLONVILLE,  né le 21 janvier 1809 à Hanovre.
 
Photo Disdéri (Paris)

Élève à l'école spéciale de Saint-Cyr, il en sort Sous Lieutenant en 1828. Il débute au feu dans les journées de juillet 1830. En 1832, il fait la campagne de Belgique.

Pendant les années 1833 et 1834 il sert en Afrique comme officier d'état-major. C'est le début d'une longue période de combats durant laquelle il va s'illustrer.

En 1838, il est appelé au commandement du corps indigène de la province d'Alger (gendarmes maures). Le capitaine d'Allonville est spécialement chargé de s'occuper des auxiliaires indigènes, et il se fait remarquer, dans diverses opérations à la tête d'excellents cavaliers maures qu'il conduit brillamment. Le futur général du Barail raconte : "Le choix de d'Allonville pour commander les gendarmes maures était excellent, car sous une apparence chétive et débile, le capitaine d'Allonville était un merveilleux cavalier d'avant garde, plein d'entrain et d'énergie et peu embarassé d'ailleurs par les liens d'un règlement  inapplicable à la guerre d'Afrique. Ses gendarmes à peine formés étaient déjà célèbres par leur faits de guerre". Armand d’Allonville prend part à tous les combats de la longue guerre contre Abd-el-Kader, de 1839 à 1847, et les ordres du jour de l'armée le citent souvent pour sa brillante conduite devant Bougie, à l’affaire du Chéliff, au combat de Bou-Roumi, à Milianah. Le 16 août 1841, d'Allonville, capitaine au corps royal d'état-major, est nommé provisoirement commandant supérieur des troupes indigènes irrégulières de la province d'Alger (gendarmes maures, spahis irréguliers et tirailleurs indigènes), par Bugeaud.  Ses gendarmes maures vont porter une tenue à l'orientale, similaire à celle des  spahis.

Après la campagne de Mascara, d'Allonville est nommé Chef d'escadrons et sa troupe des gendarmes maures est versé au régiment de Spahis nouvellement crée et placé sous le commandement du colonel Yusuf. Ce transfert froisse cependant d'Allonville qui perd son commandement indépendant et est placé sous l'autorité d'un officier irrégulier. D'Allonville est décoré de la croix d'officier de la Légion d'honneur, après la prise de la smala d'Abd El Kader par le duc d'Aumale à Taguin le 16 mai 1843.

Il est nommé Lieutenant Colonel commandant le 1er régiment de spahis algériens par le général de Saint-Arnaud, commandement qu'il jusqu'en 1845. Il est mentionné pour sa brillante conduite â la bataille de l'Isly, le 14 août 1844 où il s'empare des canons des Marocains. 

Armand d’Allonville et promu Colonel et prend le commandement du 5e  hussards à Bone en 1845, puis en 1848, il rentre en France avec son régiment. Il est à Paris durant la période troublée de la IIe République et se retrouve impliqué dans le jeu politique comme le raconte encore du Barail  : "Lors d'une revue du Prince Président à Satory, le colonel edgard Ney, officier d'ordonnance du Prince vint lui faire la recommandation suivante :"Le Prince entendrait avec plaisir les troupes crier Vive Napoléon ! Est-ce un ordre que vous êtres chargé de me transmettre ? lui répondit le colonel d'Allonville ? Nullement, c'est une simple invitation de la part du Prince. Eh bien, je n'ai pas de communication à recevoir directement du Président, je suis sous les ordres d'un général, je n'obéïs qu'à lui." Le régiment défila dans un silence profond qui contrastait avec les manifestations d'entousiasme des autres corps. Le lendemain, le 5e Hussard était envoyé à Limoges." Quelques semaines plus tard, le nouveau Ministre de la guerre, le général de Saint Arnaud préparant le coup d'Etat de Louis Napoléon recommande d'Allonville au commandement de la brigade de cavalerie à Versailles. A peine nommé Général de brigade, il reçoit la visite du général Changarnier, légitimiste. Du Barail raconte à nouveau l'échange entre les deux hommes :"D'Allonville, lui dit le général Changarnier, votre attitude à Satory nous prouve que nous pouvons compter sur vous n'est-ce pas ? Mon général, répondit d'Allonville, à Satory j'étais sous vos ordres, prêt à faire tout ce que vous me commanderiez. Je n'ai pas changé. Aujourd'hui vous n'êtes plus mon chef, j'en ai un autre et je suis prêt à lui obeïr aveuglément. Ceci dit pour qu'il n'y ait pas d'équivoque entre nous n'est-ce pas ? Le général Changarnier avait compris et n'insista plus." Lors du coup d'Etat de 1851, il contribue à maintenir l'ordre dans Paris.  

Armand d’Allonville reçoit ensuite le commandement de la brigade de chasseurs d’Afrique qui est envoyée en Orient. Formée des 1er et 4e régiment de chasseurs d'Afrique, elle débarque le 6 septembre 1854 à Varna (Bulgarie), puis en Crimée. La brigade v'a s'illustrer lors de la bataille de Balaklava en soulageant par sa charge la desastreuse charge de la brigade légère anglaise du général Cardigan. Cette action lui vaut le grade de Général de division


Le général d'Allonville à Balaklava - Philippoteaux  - RMN

Au mois de mars 1855, il est mis à la tète de la 2e division de cavalerie de l'armée d'Orient. Détaché en observation dans la vallée de Baïdar, d'Allonville y combat jusqu'à la prise de Sébastopol. D'Allonville est ensuite nommé au commandement d'une force mixte envoyée pour protéger la ville d'Eupatoria assiégée par les Russes. Il y débarque le 22 septembre 1855, relève la ville et affront les Russes qu'il bat à Kanghill le 29/9/1855.

Après la guerre de Crimée, d'Allonville est nommé au comité de cavalerie et prend le commandement d'une division de cavalerie de la Garde Impériale. Dans ce poste, il est une nouvelle fois décrit par le général du Barail : " Il possédait les qualités maitresses du chef de cavalerie : l'audace, la promptitude de décision et l'élan communicatif. Chétif, malingre, d'une santé douteuse, il avait le commandement inégal, attribuant quelquefois une importance exagérée aux moindres fautes, pour fermer, le lendemain, les yeux sur des erreurs plus graves." A la fin de sa vie, d'Allonville est sénateur, Président du Comité de cavalerie. Entre autres décorations, il est fait grand-croix de la Légion d'honneur, le 28 décembre 1855, commandeur de l’ordre du Bain et grand officier de l’ordre de Medjidié.

Il est décédé le 18 octobre 1867 à Paris et est enterré au cimetière du Père Lachaise.

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