Francis Edmond PARIS, né le 2/3/1803 à Paris.
Entra dans la marine en 1820. Fit presque coup sur coup
trois grands voyages de circumnavigation et de découvertes, le premier à bord de
l’Astrolabe (1826-29), sous les ordres de Dumont d’Urville, les deux autres à
bord de la Favorite (1829-32) et de l’Artémise (1837-40) ; sous le commandant
Laplace. Marin, hydrographe et dessinateur habile, il concourut très activement
aux résultats scientifiques de ces trois expéditions. Celles-ci, d’ailleurs, lui
-fournirent les matériaux d’un ouvrage également important au point de vue,
ethnographique et nautique, l’Essai sur la construction navale des peuples extra
européens.
Lieutenant de vaisseau, le 1er
septembre 1832. Cependant, en 1833, le ministre de la Marine l’avait chargé
d’étudier en Angleterre, auprès des ingénieurs et des constructeurs les plus
renommés, la question des machines et de la navigation maritime, à vapeur, alors
beaucoup plus avancée dans ce pays qu’en France. Le succès de cette mission, qui
ouvrait à sa carrière un nouvel horizon, lui valut, à vingt-huit ans, l’honneur
de commander l’un des premiers bâtiments à vapeur de la flotte française.
Les
commandements du Castor (1834-36), de l’Infernal (1843), de l’Archimède
(1844-46) (le premier vapeur qui ait doublé le cap de Bonne-Espérance), du yacht
royal le Comte d’Eu (1846-47), du Gomer (1848), de l’Orénoque (1850), du
vaisseau le Fleurus (1854), de la frégate l’Audacieuse (1856), construite par
Dupuy de Lôme, enfin de la deuxième division de l’escadre, à bord de l’Algésiras
(1860-61), lui furent l’occasion de recherches expérimentales et d’études fort
remarquables, car elles lui permirent d’exposer les principes, alors ignorés, de
l’utilisation économique et du fonctionnement du nouveau moteur et des
différents propulseurs, et de fixer sur des bases certaines les règles de la
conduite des machines marines et des navires à vapeur.
La plupart des
ouvrages qu’il publia, notamment de 1845 à 1860 devinrent aussitôt classiques
non seulement en France, mais à l’étranger, et le mirent au premier rang des
initiateurs de la nouvelle marine.
Membre, à quatre reprises différentes, du
Conseil des travaux, il prit une part active et immédiate au développement de la
flotte à vapeur rapide et cuirassée, créée par Dupuy de Lôme.
Capitaine de frégate en 1840
Capitaine de vaisseau en 1846. Il commanda la division du Dniepr après la prise de Kinburn (hiver 1855-56).
Contre-amiral en 1858,
Vice-amiral hors cadre en 1864, il fut pendant sept ans directeur général du Dépôt des cartes et plans.
Admis en 1871 au cadre de réserve et nommé conservateur du
musée de marine, au Louvre, l’amiral Paris consacra les vingt-deux dernières
années de sa vie à enrichir ces collections, au point d’en former un ensemble
unique au monde.
Ses importants travaux l’avaient fait élire, en 1863, membre
de l’Académie des sciences de Paris (section de géographie et de navigation) en
remplacement de Bravais, et, deux ans après, membre du Bureau des
longitudes.
L’amiral Paris est mort à Paris le 8 avril 1893. Il repose dans
la 67e division avec son épouse, née Julie Populus, décédée juste un mois après
lui.