LES ZOUAVES - Historique sous le IInd Empire

 

Le 1er Zouaves est créé en 1852. Régiment de la province d'Alger, il participe à toutes les campagnes de la pacification en Algérie : prise de Laghouat (1852), expédition de Kabylie (1857), expédition du Maroc (1859), Insurection du Sud (1864), campagne des Babors (1865). De 1854 à 1855, il participe à la campagne de Crimée (bataille de l'Alma et prise de Malakov où le régiment perd 400 hommes), puis est envoyé en Italie (1859) où il se distingue à la bataille de Mélégnano et y perd son colonel. De 1862 à 1866, une partie du régiment fait la campagne du Mexique (prise de Puébla, bataille de Jiquilipan). En 1870, le régiment est engagé à l'armée d'Alsace à Froeschwiller, puis à Sedan où son drapeau est enterré pour échapper à sa prise par l'ennemi.

Auguste Minary

Officier sorti du Rang, Auguste Minary est sergent major du 1er régiment de zouaves lorsqu'il est blessé au bras droit en juillet 1855 en Crimée devant le fort de Malakov. Décoré de la médaille militaire, il est promu sous lieutenant en aout.

Revenu en Afrique, il est promu lieutenant le 2/8/1858. En 1859, il est lieutenant de la compagnie du capitaine Colette (père de l'ecrivain), lorsqu'il part pour la campagne d'Italie. Après avoir été férocement engagé lors de la bataille de Melegnano (le régiment y perdant son colonel), Minary se bat à Solférino et y est blessé une nouvelle fois devant le cimetierre où le régiment est repoussé à six reprises avant de prendre la position. Pour sa participation, Minary est décoré de la médaille de la valeur Militaire Sarde.

Affecté au bataillon désigné pour aller combattre au Mexique, Minary embarque à Alger le 5/7/1862 et débarque le 28 aout à Vera Cruz, avec l'avant garde de l'armée française. Minary va s'y distinguer lors des opérations de contre guerilla. Il est décoré de la Légion d'Honneur en 1864, ainsi que de la médaille de la Guadalupe et est promu capitaine le 7/1/1865.

Au déclanchement de la guerre de 1870, Minary est nommé adjudant major du 3e bataillon du régiment qui est envoyé combattre à l'armée d'Alsace. Lors de la bataille de Woerth, le corps des officiers du régiment est décimé. C'est la chance de Minary qui est alors promu chef de bataillon le 20/8/1870, afin de combler les pertes du corps des officiers. Il prend le commandement du 3e bataillon lors de la réorganisation du régiment au camp de Chalons et il conduit cette formation lors de la campagne de l'armée réorganisée qui se finit tragiquement à Sedan.

Ce destin tragique sera aussi celui de Minary. Il est en effet grièvement blessé dans les premieres heures de la bataille et meurt 17 jours plus tard. L'historique du régiment indique "Il était un des dernier survivant du régiment de 1852, qu'il avait suivi en Crimée, en Italie et au Mexique et à la gloire duqel il avait largement contribué. Soldat vaillant, energique, officier intelligent et dévoué, chef plein de sollicitude  pour ses subordonnés, il a fini en martyr du devoir, après 17 jours d'atroces souffrances".   

Photo Thevenot (Paris)

   

             

Jean Nicolas Théodore Galland

Né le 18/3/1832 à Baissey (Hte Marne), c'est un Saint Cyrien, sorti 24e sur 376 de sa promotion de 1857. Galland figure parmis les héros du 1er régiment de zouaves, qu'il rejoint dès sa sortie de Saint Cyr comme  Sous lieutenant en octobre 1857. Il sert en Afrique avant d'aller en Italie. A Solférino il est blessé d'un coup de feu à la jambe droite. Il se fait photographier peu après son retour d'Italie.

Promu Lieutenant en mars 1860, il suit les cours de l'école de tir de Vincennes, puis participe à l'expédition de Syrie (sept 1860-juin 1861) avant de partir au Mexique en juillet 1862. Il participe au siège de Puebla où s'illustre le 6 avril 1863, lors de la terrible guerre des cadres (combats dans la ville). Encerclé avec une poignée d'hommes par des forces mexicaines très supérieures, il resiste à outrance avant de se rendre avec les honneurs. Il a raconté plus tard ses exploits. Echangé peu après, il est cité à l'orde du corps expéditionnaire.

Promu Capitaine en mai 1863, il organise une compagnie de partisans chargée de protéger les convois et de faire la guerre aux guerilléros. Il est cité une nouvelle fois le 10/5/1865 pour sa conduite au combat de San Geronimo (28/1/1865). Il revient du mexique chevalier de la légion d'Honneur, titulaire de la médaille du Mexique et chevalier de l'ordre de la Guadalupe.

Il quitte le régiment peu avant la guerre de 70 lorsqu'il est nommé chef de bataillon.

Il finira sa carrière comme général de brigade et aurait pu aller plus loin si une santé déclinante n'avait causé sa mort en 1885 à 53 ans.

Une page spécifique décrit la suite de sa carrière.

Arthur Avril

Saint Cyrien de la promotion de Turquie, il est nommé Sous Lieutenant au 1er régiment de Zouaves en janvier 1855.

Lieutenant le 23/9/1855.
Durant la campagne d'Italie, le lieutenant Avril est affecté à la 4e compagnie du premier bataillon. Débarqué à Gênes le 30 avril 1859, le 1er Zouaves est attaché au 1er corps d'armée, dans la division du général Bazaine. Le régiment est engagé le 8 juin à Melegnano, village fortifié. La compagnie d'Avril, formant avant garde du régiment, se déploie alors en tirailleurs des deux côtés de la route et reçoit l'ordre de "brusquer l'attaque à la baïonnette", sans préparation d'artillerie sur cette position fortifiée. L'assaut du régiment est héroïque et le combat au corps à corps dans les rues du village lui coûte cher : 623 hommes perdus, dont son colonel tué lors du combat. Quelques jours plus tard, le 23 juin, la compagnie d'Avril est de nouveau engagée à Solférino lors de la première attaque sur le cimetiere qui est repoussée. A six reprises les zouaves se lancent à l'assaut de ce réduit entouré de murs crénelés par les défenseurs. Il faut attendre le soutien de l'artillerie française qui permet la brêche pour que le septième assaut en permette la prise. Lors de ces assauts, le lieutenant Avril est blessé  (le régiment perdant de nouveau 500 hommes lors du combat) et est décoré de la croix de la légion d'Honneur, ainsi que la croix de la valeur militaire de Sardaigne.

Promu Capitaine le 12/8/1861, il commande la 1ere compagnie du 3e bataillon, envoyé au Mexique le 5/7/1862, en renfort de l'armée après le premier echec de Puébla. Arrivé fin aout au Mexique, sa compagnie est immédiatement désignée pour effectuer une razzia sur la Bocca del Rio, à 10 lieues de Veracruz. Après ce début de campagne difficile dans les terres chaudes, ravagées par les fièvres, le bataillon est regroupé à Cordova  en septembre et Avril prend le commandement de la première compagnie d'eclaireurs, spécialement formée de 20 hommes par compagnie pour la lutte contre la guerilla.
Lors du siège de Puebla et la terrible bataille des "cadres", il se signale le 25 avril, lors de la prise du couvent de Santa Ines (cadre 52). Le rapport du combat signale :" Les deux colonnes d'attaques reçurent à 8 heures l'ordre de s'avancer vigoureusement sur le couvent de Santa Ines qu'il fallait occuper pour s'emparer de l'église du même nom. Le brêche à franchir, masquée par une faible cloison en planches fut ouverte. un passage vouté d'une longuer de trois metres y conduit. Tout ausitôt une pluie de balles et de chevrotines vint converger dans ce passage où nous nous élançâmes suivis des premières escouades de la compagnie Avril. Nous rencontrâmes avant la voute un mur de pierre haut d'un demi metre que j'ai aidé à renverser avec le capitaine Avril. Pendant quelques secondes la vivacité du feu de l'ennemi ne fit qu'augmenter et il y eut un mouvement d'hésitation. Plusieurs hommes reçurent la mort ou des blessures, mais le capitaine Avril joignant ses encouragements aux miens, nous fûmes suivis d'une trentaine de braves qui malheureusement trouvèrent tous la mort avant d'avoir pu s'approcher d'une grille qui devait nous arréter sous le feu de l'ennemi. A 30 metres de la sortie se présentait une grille d'une centaine de metres, garnie de pointes de fer enterrées à une profondeur de 1m50 et inclinées vers nous. Quelques hommes seulement réussirent à la franchir et un d'eux y resta suspendu quelques temps ; derrière cette grille se trouvait un fossé plein  d'eau en avant d'une masse en forme de redan très ouvert d'où l'ennemi faisait un feu continuel. Du haut des terasses de Santa Ines l'ennemi accablait les assaillants d'obus de mitraille et de grenades. Notre attaque a eu néanmoins un commandement de succès car des tirailleurs mexicains établis en avant de la grille au moment de notre sortie ont été délogés par M Avril" Avril est fait prisonnier lors de cet assaut sans espoir. Libéré après la chute de la ville, il est décoré de la croix d'officier de la Légion d'Honneur pour son action héroïque lors de cette journée.
Avril reste au Mexique jusqu'en avril 1867, effectuant la campagne dans le corps d'occupation, luttant contre la guerilla.

Le 3/8/1869, il est nommé chef de bataillon au 44e régiment d'infanterie. Durant la guerre de 1870, ce régiment est engagé dans la brigade du général de Brauer, rattaché au 3e corps de l'armée de Metz. Avril est engagé une première fois lors de la bataille de Borny le 14/8/1870. lorsque vers 6 heures du soir le regiment est attaqué dans le ravin de Vallières, près de Noisseville. Dans l'engagement (où il a son colonel tué), Avril a son cheval blessé.
Le régiment est quelques jours plus tard engagé plus sévèrement encore lors de la bataille de Saint Privat. Chargé de la défense du plateau de la ferme de Moscou, devant le bois de Génivaux, le régiment en organise la position. De midi à huit heures, il subit une canonnade formidable. La ferme est rapidement incendiée et oblige ses défenseurs à l'abandonner pour se réfugier dans les tranchées voisines. Durant la canonnade, Avril est blessé ("Le brave commandant Avril, du 44e de ligne, officier jeune et plein d'avenir, déjà couverts de blessures reçues en Crimée, en Italie et au Mexique est atteint d'un éclat d'obus, blessure légère en apparence, mais dont il meurt un mois après" - Français et Allemands, D de Lonlay). Il meurt en effet le 21/9/1870 à Metz.

Photo

 

 

Ils ont servi au 1er Zouaves: Capitaines RousseauSée, Fournes

Les colonels du 1er zouaves


 Le 2e Zouaves est créé en 1852. Régiment de la Provine d'Oran, il fait toutes les campagnes de la pacification en Algérie : prise de Laghouat (1852), expédition des babors (1853), Kabylie (1857), expédition du Maroc (1859). De 1854 à 1855, il participe à la campagne de Crimée (bataille de l'Alma, Inkermann, Tratkir et prise de Malakov). En 1859, le régiment s'illustre lors de la campagne d'Italie à Turbigo, puis Magenta ou son drapeau est décoré et à Solférino. De 1861 à 1865, une partie du régiment fait la campagne du Mexique (prise de Puébla). En 1870, le régiment est engagé à l'armée d'Alsace à Froeschwiller à la défense de Woerth et y perd plus de 50 % de son effectif. Pour le régiment, la guerre s'achève à Sedan.

Adrien Prévault

Adrien Prévault est né le 12/3/1836 dans l'Indre et Loire. Il fait l'école de Saint Cyr (promotion du Prince Impérial 1855-1857) et rejoint le 2e zouaves comme sous lieutenant.

Durant la campagne d'Italie, il est blessé à la bataille de Magenta. En novembre 1861, il s'embarque avec son bataillon pour le Mexique et participe à la première attaque de Puébla qui se solde par un échec. Néanmoins, à la suite de cette affaire, Prévault est nommé lieutenant (le 7/5/62).

Capitaine le 13/8/65, il participe à l'expédition de l'Oued Guir en 1870 et est blessé le 25/4/1870 à l'assaut du village d'Aïn Chair. En voyé en France pour la campagne de 1870, comme la plupart des officiers du régiment, il est blessé lors de la bataille de Froeschwiller le 6/8/1870. Sa belle conduite durant la bataille lui vaut cependant la croix d'officier de la légion d'honneur.

Evacué, il se remet de sa blessure et est nommé chef de bataillon lors de la réorganisation du 4e zouaves le 1/10/1870 à Paris.

Il est nommé lieutenant colonel du 42e de Ligne durant le siège de Paris le 27/11/1870. A peine quelques jours après sa nomination, il est tué à la tête de son régiment en chargeant le plateau de Coeuilly lors de la bataille de Villiers le 30/11/70.

Photo Carjat (Paris)

            

Ils ont servi au 2eme Zouaves: Chef de bataillon Japy, Colonel Détrie, Capitaines Vincendon, Prud'homme, Luzeux, Lieutenant Herson


 Le 3e Zouaves est créé en 1852 à Constantine et est principalement engagé en Algérie : Kabylie orientale, expédition des babors (1853), Kabylie (1854, puis 1857), , Kabylie orientale (1864), Bou Saada (1869). Comme ses frères d'armes, il est en Crimée de 1854 à 1855 (bataille de l'Alma, Inkermann, prise du mamelon vert, Tratkir et prise de Malakov). En 1859, le régiment est engagé en Italie et s'illustre notamment à Palestro. De 1862 à 1866, une partie du régiment fait la campagne du Mexique (prise de Puébla, Oajaca, pacification du pays). En 1870, le régiment est pratiquement détruit à Froeschwiller, le reste du corps finissant la guerre à Sedan.

   

Louis françois Joseph Faustin Breune

Né le 25/7/1824 à Dôle. Engagé comme soldat au 9e léger en 1843, il est nommé sergent l'année suivante, puis sergent major en 1846. Il souscrit un nouvel engagement en mars 1850 au régiment des zouaves et gravit de nouveau les grades de sous officier.
En 1852, il passe au 3e régiment de zouaves, il ne fait pas partie des deux bataillons envoyés en Crimée et il participe à l'expédition de Kabylie sous la colonne commandée par le général de McMahon. Durant cette campagne très dure, le 30/6/1854, il opère contre la tribu des beni Idjer. Durant la bataille, le bataillon a 23 blessés, dont Breune, touché à l'avant bras. Il est alors décoré de la croix de la légion d'honneur, le 29/7/1854.

Peu de temps après cette campagne, il est promu Sous lieutenant le 18/11/1854.

Lieutenant le 29/6/1855. Lors du départ pour la campagne d'Italie, Breune est officier de la 4e compagnie du 2e bataillon et il est engagé dans l'héroïque combat de Palestro. Revenu en Algérie, il participe à une nouvelle expédition en Kabylie orientale durant l'été 1860. Il y est blessé le 20/6/1860 lors de l'assaut sur Taffertas

Capitaine le 12/8/1861, il prend le commandement de la 8e compagnie du 2e bataillon et part pour l'expédition du Mexique. Après la prise de Puebla, le régiment est engagé dans les opérations contra la guerilla. Les conditions sanitaires difficiles font de nombreuses pertes et la capitaine Breune décède au mexique le 5/2/1864.

Ils ont servi au 3em Zouaves: sergent Laroche, Commandant du Moulin, Capitaine Hubert de la Hayerie, Japy

 Retour