Le 9e bataillon de chasseurs à pied

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 Historique sous le IInd Empire et la République

 

Le 9e bataillon de chasseurs est créé en 1840. Il est en Algérie de 1843 à 1851.

En orient de 1854 à 1856, il fait l'expédition de la Dobrutscha, l'Alma, Inkermann et le siège de Sébastopol, se distinguant notamment à la prise de Malakov. Retourné en Algérie de 1868 à 1870, il revient en France pour participer aux batailles de Borny, de Rezonville et se couvrir de gloire dans la défense de Saint Privat où il perd 170 hommes et son chef de bataillon.

Sous la 3e République, il est en Algérie de 1875 à 1880.


  

Auguste Jean Huguet

Né le 31/3/1827 à Montauban, c'est le fils naturel de Marie Huguet.
Il s'engage comme soldat au 25e régiment d'infanterie légère en 1848 et y passe caporal en janvier 1849. En mai 1849, il rejoint le 54e régiment et y passe sous officier.
Huguet participe avec son régiment aux opérations de repression des mouvements républicains contre le coup d'Etat de Napoléon.
En mars 1852, le sergent Huguet passe au 2e régiment de Zouaves et part en Algérie. Il est fait sergent major le 1/4/1852.

Le 29/12/1853, Huguet est promu Sous Lieutenant au 1er bataillon de chasseurs à pied, toujours en Algérie. Désigné pour partir en Orient, il enbarque fin mars 1854 pour l'Orient. Après la difficile campagne de la Dobrutcha qui coûte plus d'une centaine de malades au bataillon, il embarque pour la Crimée et participe à la bataille de l'Alma où le bataillon se signale en prenant la position du télégraphe.

Promu Lieutenant le 21/10/1854, Huguet rejoint le 6e bataillon de chasseurs. Il continue de servir en Crimée jusqu'en 1856.
Durant la campgne d'Italie, Huguet est blessé d'un coup de feu à la jambe gauche à Solférino lors de la prise des positions de Casa Nova. Il y reçoit la croix de la Légion d'Honneur.

Le 14/8/1860, Huguet est promu Capitaine au 9e bataillon de chasseurs. Il est ici photographié vers 1863 lorsque le bataillon est caserné à Paris.
Huguet fait la guerre de 1870 au 4e bataillon de chasseurs qu'il avait rejoint en 1866 comme capitaine major. Il est une nouvelle fois blessé à la bataille de Beaumont d'un coup de feu au bras gauche.

Evacué, il se remet de sa blessure et est promu Chef de bataillon en novembre 1870, mis à la tête du 15e bataillon de marche, devenu 15e bataillon de chasseurs à la fin de la guerre. Après avoir reçu la croix d'officier de la légion d'Honneur en 1871, Huguet passe comme major au 3e régiment de Zouaves en aout 1872.

Il est retraité en 1879 et mort en 1888.

Photo Prevot (Paris)


Ernest Marie Mayniel

Né le 27/1/1835 à Lorient, Ernest est le fils d'un percepteur des contributions directes. Il s'engage le 15/11/1852 comme chasseur au 5e bataillon. Il est devenu sergent losqu'il s'embarque pour l'Orient en avril 1854, le bataillon étant compris dans la division de reserve du général Forey. Mayniel est nommé sergent major le 4/09 peu de temps avant que le bataillon ne débarque en Crimée. Il n'est pas engagé lors de la bataille de l'Alma, puis contribue aux premiers travaux de siège de la place de Sébastopol.
Son premier engagement sérieux a lieu le 5/11/1854 pour repousser une sortie des Russes. Après la fin du rigoureux hiver, le bataillon est engagé dans la nuit du 12 au 13 avril 1855 pour enlever une position avancée des Russes. L'engagement est un succès et Mayniel se fait remarquer et est mis à l'ordre de l'armée.
Lors de l'assaut du 18 juin le bataillon se couvre de gloire et Mayniel y est blessé d'un coup de feu au côté droit.

Après la prise de Sébastopol le 8 septembre, à laquelle le bataillon n'est pas engagé, Mayniel est promu Sous Lieutenant le 23/9/1855 au 12e bataillon et rentre en France un mois plus tard.
Mayniel effectue sa seconde campagne en Italie avec son nouveau bataillon, mais celui ci n'a pas l'occasion d'être engagé. Mayniel reçoit néanmoins la médaille commémorative de la campagne.

Le 12/8/1861, il est nommé Lieutenant et rejoint le 1er bataillon de chasseurs. Une nouvelle campagne s'ouvre, cette fois pour le Mexique. Le bataillon fait en effet partie de la première expédition du général de Lorencez. Débarqué à Vera Cruz en mars 1862, il effectue la marche sur Puebla et s'illustre dans l'assaut manqué sur la ville le 5/5/1862. Mayniel y est blessé d'un coup de feu au bras droit ; il est fait chevalier de la Légion d'Honneur en juillet de la même année.
Mayniel fait campagne au Mexique jusqu'en avril 1865, sans avoir l'occasion de se distinguer particulièrement.

Le 10/1/1866, Mayniel est promu Capitaine au 9e bataillon de chasseurs. Il sert en Algérie d'octobre 1868 jusqu'à la déclaration de guerre.
En 1870, le bataillon fait partie du 6e corps d'armée et participe aux batailles autour de Metz. Lors de la bataille de Saint Privat, le bataillon défend le village contre l'assaut de la Garde prussienne et n'abandonne la position qu'après avoir infligé de lourdes pertes à l'ennemi. Mayniel est fait prisonnier durant la journée.
Revenu de captivité en avril 1871, Mayniel prend temporairement le commandement du bataillon. En 1874, il est nommé Chef de bataillon et passe successivement aux 61e, 62e, 78e, puis 102e régiments d'infanterie où il reçoit la croix d'officier de la Légion d'Honneur en 1881, avant de prenre sa retraite en 1887. Il est mort en 1893.

Photo Malardot (Metz)

  


  

Isidore Charles Pelletier

Né le 17/6/1848 à Saintes, ce fils de gendarme est élève de Saint Cyr en 1867. Il est nommé Sous Lieutenant le 1/10/1869 au 6e bataillon de chasseurs et sert au corps expéditionnaire à Rome.

Il est nommé Lieutenant le 6/10/1870 au 15e bataillon de chasseurs et passe en novembre au 21e bataillon.

Le 20/9/1872, il est nommé professeur adjoint de topographie à l'école spéciale militaire (Saint Cyr) et un mois plus tard, il y est nommé professeur adjoint de legislation d'administration. Il est alors promu Capitaine le 2/11/1874. Le 14/3/1876, il est nommé au 9e bataillon de chasseurs et le rejoint en Algérie. Il passe ensuite (11/4/1878) au 2e bataillon.
En novembre 1878, il rejoint l'infanterie de marine, au 1er régiment, puis au 4e régiment en aout 1879. Breveté d'état major le 12/12/1879, il est détaché à l'état major du 15e corps d'armée.

Le 10/10/1881, lors de la campagne de Tunisie, il est nommé à l'état major de la division nord du corps expéditionnaire et est promu Chef de bataillon le 11/2/1882. En mars 1882, il est nommé aide de camp de l'amiral, préfet maritime de Toulon et est nommé chevalier de la Légion d'Honneur le 29/12/1883. Il rejoint ensuite le Tonkin et commande un bataillon du 1er régiment de tirailleurs tonkinois, puis est nommé chef d'état major de la première brigade du corps expéditionnaire. Entre 1885 et 1888, il participe à la pacification de la vallée du fleuve rouge comme commandant la première région. En janvier 1887, il commande une colonne envoyée purger les teritoire de Phong Tho, du Chau et de Chien Tan, des bandes chinoises qui l'occupent et occupe Phong Thi en fevrier. En juin 1887, il commande une colonne qui tente sans succès dans le Yunnan de joindre le fleuve rouge à la rivière noire.

Il est promu Lieutenant Colonel le 5/5/1887 au 4e régiment d'infanterie de marine à Toulon, le 1/12/1887, puis en 1891, il est nommé commandant supérieur des troupes à la Martinique.

Il est nommé Colonel du 2e régiment d'infanterie de marine le 11/2/1892, puis officier de la Légion d'Honneur le 29/12/1893. Entre 1895 et 1897, il commande les troupes de marine en Nouvelle calédonie. En septembre 1898, il est mis à la tête du groupe de bataillon d'infanterie de marine détachés à Paris. Il est mort le 31/10/1898, alors qu'il allait passer général.

Photo Geiser (Alger)


  

Les officiers du 9e BCP (1896)

Stationnés à Longwy en 1896, les officiers du bataillon portent la tunique modèle 1894, mais certains portent encore le dolman.

Le commandant Léon Lefournier commande la bataillon entre décembre 1892 et 1896. Saint Cyrien, il a fait la guerre de 1870, a été capturé à Sedan, puis a fait la campagne de Tunisie. Nommé colonel du 123e régiment d'infanterie, il est mort en 1906.


Les commandants du 9e bataillon

  • Clere (1840-1845)
  • de Négrier (1845-1848)
  • Vallois (1848-1849)
  • Auzouy (1849-1853)
  • Nicolas-Nicolas (1853-1855)
  • de Cornulier Lucinière (1855)
  • Rogier (1855-1863)
  • Biadelli (1863-1867)
  • Verdeil (1867-1869)
  • Mathelin (1869-1870)
  • de Gislain (1870)
  • de Ligniville (1871)
  • Boschis (1871-1873)
  • de Garnier des Garets (1873-1876)
  • Mairot (1876-1884)
  • Rigoigne (1884-1889)
  • Gillet (1889-1891)
  • Mercier (1891-1892)
  • Lefournier (1892-1896)
  • Couturier (1896-1900)
  • Bertaux (1900-1906)
  • Courtot de Cissey (1906-1908)
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