Le 7e régiment de Cuirassiers

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Historique (1850-1914)

 

Le 7e Cuirassier est reformé en 1825. Entre cette date et la proclamation du Second Empire, il n'a servi qu'en garnison, étant parfois engagé dans quelques opérations contre des troubles sociaux, notamment à Lyon.

Ayant reçu ses nouveaux drapeau le 10/5/1852, le régiment en garnison à Versailles sert à diverses escortes de Napoléon III, notamment le 30/1/1853 lors de son mariage. Il ne participe à aucune campagne du second empire avant celle de 1870.

Durant la guerre franco allemande il fait partie de la division de Forton (3e divison de cavalerie de reserve de l'armée du Rhin). Il combat à Rezonville, embrigadé avec le 10e régiment et s'illustre contre la brigade prussienne de cavalerie Bredow. La division Forton est alors adossée au bois de Villiers au nord de Rezonville, derrière l'artillerie française, la brigade Murat de dragons déployée en ligne sur la droite, la brigade de cuirassiers en deux colonnes sur la gauche, le 7e cuirassier étant en première ligne.
"Au moment où les batteries commencaient leur feu, une colonne de cavalerie prussienne gravissait les pentes et débouchait sur les crêtes, enveloppant mes deux batteries qui eurent leurs artilleurs sabrés et plusieurs officiers tués. Cette colonne se composait du 7e cuirassiers (Magdebourg), du 16e Uhlans, ainsi que de dragons et de hussards, 1200 à 1500 chevaux environ. Après avoir dépassé la crête, elle continua son mouvement et arriva à la hauteur de la droite de ma division, présentant le flanc gauche à envion 400 ou 500 metres de ma ligne de bataille. Je lancai immédiatement la brigade Murat dont le choc sépara la colonne en deux tronçons. La tête, poursuivie par les dragons, vint se heurter contre la cavalerie du 2e corps et fut à peu près anéantie. La queue, composée surtout de cuirassiers, essaya de regagner au galop sa ligne de retraite, défilant alors devant ma brigade de cuirassiers que j'avais tenue en réserve. Je la fis charger par le 7e cuirassiers, appuyés par un escadron du 10e et conservai trois escadrons en réserve. Le choc fut décisif ; la colonne ennemie, en désordre, fut abordée une seconde fois par nos cavaliers et presque détruite. Le peu d'hommes qui purent échapper furent tués plus loin par nos fantassins. Dans cette affaire, le nombre de tués et de blessés de ma division a été relativement faible, ce qu'il faut attribuer à ce que les cavaliers prussiens se servent exclusivement du tranchant de leur latte, tandis que les nôtres ne se servent que de la pointe. Le nombre de blessures par suite de coups de lance a été excessivement minime. Il faut ajouter aussi que les chevaux de la cavalerie ennemie, en arrivant devant ma division, étaient déjà exténués, tandis que les nôtres étaient parfaitement reposés."
(Rapport du général de Forton). Le 7e cuirassiers y engage quatre de ses escadrons y perd 4 officiers et 17 sous officiers et soldats.
Il capitule plus tard à Metz.

Un 7e régiment de marche est formé fin 1870 et participe aux opérations de l'armée de la Loire.

Après 1871, le 7e régiment de cuirassiers reste en garnison en France jusqu'en 1914.


   

Ce maréchal des logis de cuirassiers aurait pu rester anonyme, si une longue mention manuscrite au verso de sa photographie n'avait pas relaté sa triste fin :

"Souvenir du malheureux Ferrot, sous officier au 7e régiment de cuirassier, Haut de Cannes, noyé le 8 mars à 9h 5mn du matin dans le bras de la Loire, un jour de tempête, en canot, avec un de ses amis Roques et qui eût l'idée de mettre pied à terre une minute avant. Il fut l'objet de recherches bien minutieuses, 200 francs furent donnés à des marins pour le chercher avec des filets. A leur côté, pendant cinq jours, nous mêmes nous l'avons cherché sur une longueur d'environ 25 km avec la permission des officiers. J'étais resté avec eux, mais le 5e jour la Loire devint méchante et nous avons, par la maladresse d'un marin, vu le moment d'aller rejoindre celui que l'on recherchait. Nous étions en face de St Clément. Après bien des peines, nous nous tirâmes d'affaire et je n'eus frayeur qu'apres avoir mis pied à terre. Le lendemain nous l'avons cherché encore, mais sans plus de succès. De ce bon camarade je n'ai pour tout souvenir que cette parfaite ressemblance et la reconnaissance de son frère étudiant en médecine à Paris qui vint au lendemain du malheur et à qui je serrais la main."

La signature du rédacteur de ce tragique souvenir est hélas illisible...

Photo Le Roch (Saumur)


             

Auguste Jean Ferdinand Nitot

Né le 29/8/1812, engagé volontaire en 1830, il rejoint l'Algérie deux ans plus tard aux chasseurs d'Afrique , puis aux spahis réguliers de Bône en 1835, comme sous officier. Il est cité à l'ordre de la subdivision de Bône  comme s'étant particulièrement distingué à l'affaire du 5/6/1836 contre la tribu des Scheik-Ben-Jacoub, où il a fait trois prisonniers. Le 21/7/1836, il a un cheval tué sous lui dans un engagement contre les douars de Jermoyas.

Promu Sous Lieutenant en 1837 au 2e Hussards, il est fait Lieutenant en 1843, puis Capitaine le 5/8/1845. Il  sert alors deux ans au 3e régiment de Spahis avant de rejoindre la métropole en 1847 et le 4e régiment de lanciers.

Chef d'escadrons le 10/8/1853, il rejoint le 12e régiment de dragons. Il est décoré de la croix de la Légion d'Honneur le 3/4/1856. Il est ensuite promu Lieutenant Colonel le 24/12/1858, au 1er régiment de carabiniers. 

En 1862, il est nommé Colonel et prend la tête du 7e régiment de cuirassiers.
Entré en campagne à la tête du régiment en 1870, il est évacué le 7 aout pour des raisons de santé. Dans son ouvrage "L'agonie d'une armée", le sous lieutenant Farinet du 7e cuirassiers raconte : "Dans l'après midi du 7 aout, le colonel Nitot fit appeler ses officiers pour leur donner connaissance de l'ordre de la division qui remettait le commandement du régiment au Lieutenant Colonel Friant.  Notre colonel était étendu sur un lit de troupe installé dans un fourgon ; il était cloué là par une crise rhumatismale. Ses pieds enflés et violacés ne lui permettaient pas de se tenir debout ; il souffrait affreusement, mais sa plus grande douleur était de quitter son beau régiment. Son chagrin, partagé par ses officiers, faisait mal à voir ; de grosses larmes coulaient sur les joues de ce brave soldat que nous aimions tant. Ses adieux furent touchants, les regrets de tout le régiment sincères."

Il est promu Général de brigade le 26/10/1870, quelques jours avant la capitulation de Metz. Il termine sa carrière comme Commandeur de la Légion d'Honneur, à la tête de la brigade de cavalerie du 4e corps d'armée. Il est retraité le 22/5/1879 et décédé en 1888.

Photo Collet (Verdun) et Jacquard (Sedan)

      


   

Henri Louis Alexandre Desponty baron de Sainte Avoye

 

Né le 19/05/1832 à Dammartin-sur-Tigeaux. Engagé volontaire au 1er régiment de carabiniers en juin 1849, il est nommé sous officier en juin 1851, puis Sous lieutenant le 19/12/1854, date à laquelle il passe au 7e régiment de cuirassiers.

Promu Lieutenant le 12/8/1861, il est photographé dans la tunique de cuirassier qui laisse dessiner sa silhouette athlétique, bien dans la norme de l'arme des cuirassiers qui composent la cavalerie lourde de l'armée française.

Capitaine le 10/5/1866, il est nommé adjudant major du 4e régiment de chasseurs d'Afrique en mars 1867. Le 24/8/1868, il est nommé chevalier de la légion d'honneur et capitaine adjudant major aux Cent Gardes. Resté à Paris pendant les premières semaines de la guerre, il est nommé au 12e régiment de cuirassiers le 1/11/1870. Après la guerre, il rejoint le 2e régiment de cuirassiers.

Chef d'escadron le 30/9/1877 au 10e régiment de cuirassiers, il est retraité dans ce grade en 1892, peu après avoir été nommé officier de la Légion d'Honneur.

Il est mort en 1905.

Photo Collet Papillier (Verdun)


   

Joseph Etienne Louis Gary

Né le 20/3/1824 à Montescot (Pyrénées orientales).

Engagé volontaire le 1/11/1843 au 4e régiment de Chasseurs d'Afrique, il a été nommé sous officier en 1847. Il a reçu la médaille militaire le 22/12/1852 lors de la prise de Laghouat.

Promu Sous lieutenant en mai 1854, il est nommé au 12e régiment de dragons, puis retourne au 4e régiment de chasseurs d'Afrique le 8/10/1854. Le 7/8/1856, il rejoint le 7e régiment de cuirassiers, et est promu Lieutenant le 10/11/1860.

Sur le cliché de droite, il porte le casque modèle 1845 (qui sera porté jusqu'en 1870) avec plumet en plumes de vautour écarlates et la cuirasse. Cette cuirasse laissant peu de place pour accrocher ses décorations, il a préféré arborer sa légion d'honneur (reçue le 28/12/1859) plutôt que sa médaille militaire. La décoration est accrochée sur l'agrafe de la cuirasse. Il porte aussi les élégantes hautes bottes de cheval et les gants de la tenue de sortie, ainsi que et le sabre droit de la cavalerie de réserve (modèle 1854).

Sur le cliché de gauche (photographe Sée à Paris), il est en tunique et porte cette fois à la fois sa légion d'honneur et sa médaille militaire.

Promu Capitaine en janvier 1865, Gary passe le 1/6/1867 au régiment des Carabiniers de la Garde.

Il est retraité en 1869.

   


   

Louis Eugène Léon Noël

 

Né le 27/4/1852 à Sommerviller (Meurthe et Moselle), c'est un officier sorti du rang.

Il est nommé Sous lieutenant en 1880 au 7e cuirassiers (régiment où est prise cette photo), puis Lieutenant le 13/7/1884 au 12e cuirassiers.

On remarquera que le collet est de forme intermédiaire. En effet, celui ci subira une évolution commune à toutes les armes : d'abord très bas et arrondi, sa hauteur augmentera progressivement et il sera coupé droit à partir des années 1883-1885. 

Promu Capitaine le 23/3/1891, il passe au 11e régiment de dragons et reçoit la croix de la légion d'honneur.

C'est dans ce grade qu'il prend sa retraite en 1899.


Emile Joseph Hippolyte Grebel

Né le 6/2/1845 à Denain, il fait partie du contingent de la classe 1865 et est appelé en juin 1867 pour faire son service militaire au 10e régiment de cuirassiers. Il est promu maréchal de logis en mai 1869.

Lors de la guerre de 1870, il reste parfaire son instruction au dépôt de son régiment et est nommé maréchal des logis chef le 6/10/1870.
Après les premiers désastres de l'été 1870, des régiments de marche sont constitués à partir des dépôts restés dans les garnisons. Un 7e régiment de marche des cuirassiers est ainsi formé d'escadrons des 2e, 7e et 8e cuirassiers et de détachements de carabiniers et cuirassiers de la Garde. Le 29/11/1870, ses différents éléments sont réunis au camp de Chateau Renault. Emile Grebel concourt à la formation de cette unité et est nommé Sous Lieutenant (le 15/11/1870) au 3e escadron. Fort de 570 hommes, le 7e de marche est affecté à la colonne mobile de Tours, petit corps interarmes sous les ordres du général Camô, rattaché à la 2e armée de la Loire. Le 2 décembre, le régiment se rassemble à Blois et est engagé dans les combats de Cravant (7/12/1870) et de Villorceau (8/12/1870), puis lors de la retraite sur Vendôme, abandonnée le 15 décembre. Il combat une nouvelle fois près du Mans (bataille de Parigné l'Eveque du 10/1/1871). Le 12 janvier la retraite commence sur Laval par un horrible temps de neige. La paix le trouve en cantonnement sur la rive droite de la Mayenne. C'est probablement à cette date que le lieutenant Grebel se fait photographier dans la tenue de campagne qu'il a porté durant ces semaines d'hiver, quelques éléments signalant sa tenue d'active (bottes, révolver et port de la barbe).

Le 8/3/1871, le régiment reçoit l'ordre de rejoindre le dépôt de Niort et est fusionné avec les cavaliers du 7e régiment, revenus d'Allemagne, pour reconstituer le 7e régiment de cuirassiers. La commission des grade ayant confirmé son galon d'officier, Grébel reste à ce régiment. Il est promu Lieutenant le 1/12/1876, puis en 1878 devient porte étendard du régiment. C'est donc lui qui reçoit le nouveau drapeau du 7e cuirassiers lors de la grandiose cérémonie de Longchamps du 14/7/1880 qui voit le Président remettre les nouveaux étendards à l'armée française.

Grebel poursuit alors une carrière d'officier de garnison, dont la monotonie est uniquement interrompue par les changements de ville et les manoeuvres, ses promotions intervenant à l'ancienneté. Il est nommé Capitaine le 22/2/1884 au 3e régiment de cuirassiers et prend les fonctions de capitaine d'habillement en décembre 1890.

Sa carrière laborieuse lui vaut la croix de la Légion d'Honneur le 9/7/1892 et une ultime promotion comme Major au 19e régiment de Dragons, peu avant sa retraite. Il est mort le 2/4/1929.

 

    

 

Ils ont servi au 7e Cuirassiers : Capitaine de Ville,

 

Les colonels du 7e cuirassiers :

Colonel Mavet (1851)
Colonel Ameil (1853)
Colonel Tixedor (1855)
Colonel Nitot (1862)
Colonel Boré Verrier (1870)
Colonel Bignon (1875)
Colonel Manès (1881)
Colonel Bousson (1884)
Colonel de Noue (1890)
Colonel Magon de la Giclais (1897)
Colonel Desprez (1907)
Colonel Collas de Chatelperron (1910)
Colonel Arnous de Maison Rouge (1911)

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