Le 13e bataillon de chasseurs à pied

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 Historique sous le IInd Empire et la République

 

Le 13e bataillon de chasseurs est mis sur pied en 1854. Il est en Algérie de 1856 à 1860 pour la campagne de Kabylie. En Italie en 1859, il est engagé dans le corps expéditionnaire de l'Adriatique.

En 1870, il est à l'armée du Rhin et fait la bataille de Froeschwiller. En réserve de la division Ducrot, le bataillon est engagé en soutien du 8e BCP et du 2e tirailleurs algériens, dans la défense du bois de Froeschwiller. Il se retrouve bientôt encerclé. "Alors dans ce village de Froeschwiller que dévorent les flammes, et dans ses rues que balayent de toutes parts les balles et la mitraille, s'engage une lutte suprème dans laquelle le 13e bataillon, ou plutôt ses glorieux débris, cherchent en tombant ecrasés par le nombre, à venger l'honneur de nos armes. Le bataillon est littéralement anéanti. (Richard : les chasseurs à pied)." Comptant 900 hommes au début de la bataille, il n'est plus représenté le soir que par une centaine d'hommes. Reconstitué au camp de Chalons, le bataillon est une nouvelle fois engagé à Sedan sur les hauteurs devant Bazeilles et perd 32 hommes sur les 160 présents ce jour là.
Le dépôt du bataillon se fait remarquer lors du siège de Strasbourg.

Le bataillon est alpinisé en décembre 1888.

Jean Baptiste Eusèbe Chautard

Né le 5/3/1827 à Saint Chamas, le jeune Chautard est admis à 15 ans à l'école de cavalerie de Saumur comme élève trompette, puis deux ans plus tard au 6e régiment d'artillerie dans la même fonction. Ayant atteint ses 18 ans, il s'engage au 6e régiment de lanciers, et il y est fait trompette en avril 1845.
Le 13/8/1847, il passe au 31e régiment d'infanterie. Après avoir servi dans toutes les armes de l'armée française, il semble enfin avoir trouvé sa voie dans l'infanterie. Il est alors nommé caporal (1848), puis sergent (1849). Le 1/7/1850, il se distingue pour "le courage et le dévouement dont il a fait preuve lors d'un incendie survenu à Saint Tropez le 27/7/1849" et reçoit une médaille d'honneur en argent. 
Le 22/4/1854, il se rengage, cette fois au régiment des tirailleurs algériens, où il retrouve ses galons de caporal en septembre de cette même année, un mois après avoir embarqué pour l'Orient et participer à la campagne de Crimée. Le 14/3/1855, il à l'honneur de passer au régiment des Zouaves de la Garde, la veille de la première revue du nouveau régiment effectuée par le général Canrobert qui lui remet son drapeau devant Sébastopol. Chautard y est nommé sergent le 15/4/1855. Le 8/9/1855, lors de la prise de Malakov, il est blessé d'une contusion à l'épaule droite.
Revenu en France, il reçoit la médaille militaire le 14/3/1857. Sous officier solide, il trouve néanmoins le temps de s'interesser à d'autres sujets, puisque le 12/12/1857, il dépose un brevet à Paris pour une invention d'un "fusil sarbacane destiné aux enfants".
Chautard fait ensuite la campagne d'Italie avec les Zouaves de la Garde et lors de la bataille de Magenta, il est blessé legèrment au petit doigt de la main droite par un coup de feu.

Cette solide carrière de sous officier est finalement récompensée par l'accès aux épaulettes d'officier le 29/12/1860, date à laquelle Chautard est promu Sous Lieutenant. Il rejoint alors le 13e bataillon de chasseurs à pied.

Nommé Lieutenant le 30/9/1866, il est placé comme officier d'habillement du bataillon, poste reconnaissable sur cette photo aux grenades portées au collet et qui identifient les officiers attachés à l'état major du bataillon.

Ce solide soldat n'aura pas l'occasion de s'illustrer durant la guerre de 1870, il décède en effet le 24/8/1869.

Photo Gonelle (Metz)

   


     

Joseph Rouzaud

Né le 11/6/31 à Foix, il s'engage en novembre 1848 pour deux ans au 21 régiment léger. En septembre 1850 il est nommé caporal et signe un nouvel engagement de deux années. En 1852, il signe un troisième engagement de deux ans et il est nommé sergent en janvier 1853, puis sergent fourrier en janvier 1854. A l'expiration de son engagement, il revient brièvement à la vie civile, avant de souscrire un engagement volontaire en mai 1855 au 3e bataillon de chasseurs à pied comme simple chasseur. Il suit le bataillon en Crimée du 14/7/55 au 29/1/56. Il y passe successivement caporal (8/55) et sergent (11/55) et reçoit la médaille de Crimée. Promu Sergent fourrier en mars 1856, puis sergent major deux ans plus tard, il rejoint le 1er bataillon de chasseurs à pied en janvier 1861.

le 22/1/62 il part au Mexique avec son bataillon et il va y rester jusqu'au 14/12/64. Le 5/5/62 il est blessé d'un eclat d'obus au thorax et au bras gauche lors du premier assaut sur Puebla. Ce fait d'arme lui vaut une promotion au grade deSous Lieutenant . Il est cité à l'ordre du Corps d'armée pour sa belle conduite lors de la prise du pénitencier de Puebla le 29/3/63 lors du deuxième siège. Il est nommé Chevalier de la légion d'honneur le 3/4/1863.

Promu Lieutenant  le 8/3/65, il est muté au 13e bataillon de chasseurs et pose ici à Metz, garnison du bataillon peu avant la guerre. Durant la guerre contre l'Allemagne, il participe à la bataille de Froeschwiller (6/8/70) et est fait prisonnier avec la majorité du bataillon dans le village de Froeschwiller.

De retour de captivité, il est nommé Capitaine (le 13/10/70) au 18e bataillon. Il passe dix ans dans cette fonction, recevant des notes modestes : "Homme de devoir et de dévouement, capacité très ordinaire, bon commandant de compagnie, digne d'estime."

En 1880, il est nommé Chef de bataillon  au 64e régiment territorial (5/80). Il décède dans ce poste en 1888.

Photo Malardot (Metz)


 

Pierre Jules Renauld

Né le 24/12/1821 à Reims. Engagé comme Zouave, il est sergent lorsqu'il rejoint le 3e régiment de Zouaves au tiercement du régiment en 1852. Le 6/8/1852, il reçoit la médaille militaire.

Renauld part en Crimée avec son régiment. Après la difficile campagne dans la Doubroudja, il débarque en Crimée et participe à la bataille de l'Alma, puis au siège de Sébastopol. Promu Sous Lieutenant le 17/2/1855, le 14/3/1855 il passe au régiment des Zouaves de la Garde avec lequel il finit la guerre de Crimée. Il est nommé chevalier de la Légion d'Honneur le 11/2/1856. 

Il est promu Lieutenant le 12/8/1857. Renauld participe à la campagne d'Italie et notamment à la bataille de Magenta au cours de laquelle son régiment perd 20% de son effectif. Une affectation dans la Garde a quelques avantages, comme celui de servir d'escorte à l'Impératrice de Russie, en 1860.

Nommé Capitaine le 10/1/1866, il passe au 13e bataillon de chasseurs. C'est vers 1869, alors qu'il est en garnison à Metz qu'il est photographié par Malardot, arborant fièrement ses décorations (de gauche à droite : chevalier de la Légion d'Honneur, médaille militaire, médaille d'Italie, valeur militaire de Sardaigne, médaille de Crimée). En 1870, le bataillon est décimé à Froeschwiller, mais il ne figure pas parmis les blessés.

Il ne figure plus dans l'annuaire de 1874. Il semble qu'il ait traversé sans subir de blessure, trois campagnes majeures et trois batailles très meurtrières dans des corps de troupes toujours engagés en première ligne. Il est mort en mars 1900.

Photo Malardot (Metz)

    


     

Jean Achille Souliac

Né le 17/10/1825 à Château Thierry.

Après une carrière de sous officier, il est nommé Sous Lieutenant le 28/6/1856 au 13e bataillon de chasseurs, avec lequel il sert en Algérie.

Nommé Lieutenant le 24/8/1863, il reçoit la croix de la légion d'Honneur vers 1865. Il pose ici, avec se femme, Caroline Clouet, alors que son bataillon est en garnison à Metz en 1868.

Le bataillon est engagé le 8 aout 1870 à Froeschwiller, d'abord en réserve de la division Raoult dans le bois de Froeschwiller, puis en première ligne pour repousser les attaques des Prussiens. Souliac et sa section,  longtemps maintenus en réserve dans le village de Froeschwiller, sont alors appelés en avant du bois pour soutenir la retraite du bataillon, épuisé et à court de munitions. Mais il est trop tard et le bataillon est déjà complètement encerclé par l'ennemi. 700 hommes sur les 930 qu'en comptait le bataillon le matin, sont tués, blessés ou prisonnier, dont le lieutenant Souliac.

Il ne figure plus dans l'annuaire de 1874.

Photo Bourens (Metz)


Marie Anthony Jean Lapouge

Né le 12/2/37 à Versaillac (Dordogne), il fait l'école de Saint Cyr (promotion de Djurjurah 1856-1858). Nommé Sous lieutenant au 61 RI en 1856, il participe à la campagne d'Italie.

Promu Lieutenant en 1864, puis Capitaine en 1870, il fait la guerre de 1870 comme officier d'ordonnance d'un officier général et participe aux batailles de Buzancy, de Bois les Dames, de Beaumont et de Sedan. Il reçoit la croix de la légion d'honneur à son retour de captivité.
En 1880, il est nommé Major du 97 RI en garnison à Chambéry. A compter de cette date, il va faire l'essentiel de sa carrière dans les Alpes et il sera noté comme l'un des meilleurs connaisseurs de la frontière alpine.

Nommé Commandant du 13e bataillon de chasseurs en 1883, qu'il va "alpiniser". Il est ici photographié dans la tenue d'officier d'infanterie de 1884. Lors de sa promotion comme lieutenant colonel, il reste au 13e bataillon à la tête du groupe alpin, composé du bataillon et d'une batterie d'artillerie.

Colonel en 1892 au 30e RI (à Annecy), il est promu Général de brigade en 1896, à Gap. Passé au cadre de reserve en 1899, il est nommé commandeur de la Légion d'honneur en 1907. Il est mort en 1921.
Une page plus détaillée sur sa carrière lui est consacrée.

  

Les commandants du 13e bataillon

  • Ponsard (1854-1859)
  • de Geslin (1859-1860)
  • Davout d'Auerstaedt (1860-1865)
  • Roegley de Koenigsegg (1865-1869)
  • le Cacher de Bonneville (1869-1872)
  • Olry (1872-1874)
  • Lamorelle (1874-1877)
  • de Revanger (1877-1883)
  • Lapouge (1883-1891)
  • Outhier (1891-1900)
  • Sauret (1900-1908)

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