Alexandre Auguste Jean Baptiste Delahogue

Photo Porgeron (Fontainebleau)

Né le 3/6/1822 à Paris, Delahorgue s'engage le 4/4/1842 comme cavalier au 3e régiment de Hussards. En mai 1845, il se rengage, cette fois au 2e régiment de la légion étrangère. Entre 1849 et 1854, il fait campagne en Algérie. Fait sergent en 1848, il est blessé devant Zaatcha d'un coup de feu à l'épaule gauche le 16/7/1849. Il est fait sergent major sur le champ de bataille.

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Delahogue est promu Sous Lieutenant au régiment le 30/12/1852 et embarque en juin 1854 pour rejoindre l'Orient, puis la Crimée. Le 29/9/1854 à la bataille de l'Alma, il est une nouvelle fois blessé d'une forte contusion au bras gauche par un eclat d'obus. .

De retour de Crimée en avril 1855, titulaire de la médaille britannique, il est nommé Lieutenant en juin 1855. Il participe ensuite à la campagne d'Italie.

Promu Capitaine le 21/1/1863, il embarque pour le Mexique en février 1863 où il est fait chevalier de la Légion d'Honneur en septembre. De retour du Mexique en avril 1864, il rejoint le 3e régiment de Tirailleurs algériens en juillet 1864. Il sert de nouveau en Algérie jusqu'en 1867, date à laquelle il a l'honneur de rejoindre la Garde Impériale au 3e régiment des grenadiers, mais cette affectation ne semble pas convenir à notre baroudeur, qui demande à retourner dans son précédent régiment en mars 1870.
Le retour en Afrique sera cependant de courte durée, car Delahogue revient en France pour la guerre de 1870. Notre homme va encore s'illustrer sur les champs de bataille, mais cette fois en France.

Une première fois à Woerth. A la tête d'une compagnie du 3e bataillon, il assite au mouvement tournant des prussiens qui menacent l'aîle droite française et à son recul progressif sous l'inexorable pression ennemie. "Cependant, notre artillerie parvenait difficilement à se dégager ; une batterie de mitrailleuses se trouvait compromise, il fallait la sauver. Le général Lacretelle qui surveillait le mouvement des derniers échelons, s'adressa alors au capitaine Delahogue, lui prescrivant de faire son possible pour maintenir les Prussiens, dont tous les efforts se concentraient maintenant sur nos pièces, qu'ils voyaient disctinctement. Le capitaine fit appel au dévouement de chacun, et tous ceux qui purent entendre sa voix vinrent se grouper autour de lui. Il parvint aussi à rallier deux cents hommes, provenant pour la plupart des débris du 3e bataillon. Sous leur protection, nos mitrailleuses purent se retirer, ainsi que quelques trainard qui erraient sans commandement. Sur la droite on voyait de petits groupes de cavaliers sanglants et qui cherchaient à rejoindre la division ; sur la gauche le 3e zouaves agonisait. Seul avec sa petite troupe, le capitaine Delahogue tient encore sur le plateau. Enfin il va se mettre en retraite à son tour, quand tout à coup le lieutenant Mondielli arrive avec le drapeau. "Mon capitaine, lui dit-il, sauvez le drapeau." Celui-ci est placé au milieu du groupe ; le capitaine Delahogue fait jurer à tous de se faire tuer plutôt que de le laisser prendre, et a marche en arrière s'effectue en combattant. Heureusement la fatigue ou plutôt la surprise de nous avoir vaincus et telle chez nos ennemis, qu'ils ne nous poursuivent que mollement. Le capitaine Delahogue parvint à se dégager, il franchit l'Eberbach, et gagne Reichshoffen, en formant pour ainsi dire l'arrière garde de la division. Là il trouve les autres bataillons, et tout le monde pousse des cris de joie en voyant que le drapeau, qu'on croyait perdu, vient d'être sauvé." (Historique du 3e régiment de tirailleurs algériens)

Lourdement atteint, le régiment se reforme et continue la lutte à l'armée de Chalon jusqu'au desastre de la bataille de Sedan. Delahogue a encore l'occasion d'être cité dans l'historique de son régiment : "Vers 7 heures, l'ennemi commençait à apparaître sur les hauteurs de la Moncelle. Le colonel Barrué fit porter la 2e compagnie du 3e bataillon (Capitaine Delahogue) dans un petit bois situé sur la pente du ravin de la Givonne, un peu au dessus du village de Daigny. Cette compagnie se déploya en tirailleurs ; mais à peine ce fut elle enagée dans le bois, qu'elle se trouva en présnce d'un fort détachement de la garde royale prussienne, qui s'était avancée sous le couvert des ravins débouchant sur le ruisseau de Givonne, dans le but de surprendre notre ligne, ce qui srait effectivement arrivé un instant auparavant. En ce moment il y avait surprise des deux côtés, mais surtout chez les Allemands qui, loin de leurs réserves et vigoureusement abordées par la compagnie du capitaine Delahogue, qui venait d'être renforcé de la 3e du 3e bataillon (lieutenant Bernad), se retirèrent précipitemment, laissant une trentaine de morts sur le terrain. Dès lors l'infanterie ennemie ne fit plus aucune tentative sur ce point et le bois fut completement évacué." . Delahorgue est compris dans la capitulation de Sedan le 1/9/1870, mais il parvient à s'évader le 30 septembre, rejoindre les armées de la République et il est renvoyé en Algérie reformer le régiment.

Le régiment n'a pas l'occasion de profiter d'un repos pourtant méritée, puisqu'il est engagé dans la repression de l'insurection qui embrase l'Algérie juste après la guerre. Delahogue participe alors à une colonne du sud, sous la conduite du général de Gallifet vers El Goléah dernier bastion des rebelles du sud. Une colonne de 700 hommes est mise sur pied, dont trois compagnies du 3e régiment de tirailleurs algériens, sous le commandement de Delahogue, capitaine le plus ancien. La colonne quitte Biskra le 20/12/1872 et rejoint Tuggurt le 29/12. Une chameau est alors donné comme monture à chaque fantassin. "Les hommes furent d'abord exercés à monter sans sac, puis avec sac au dos, le fusil à travers l'arçon, prêts à sauter à terre au premier signal. Un assez long apprentissage, marqué par de nombreuses chutes, fut necessaire pendant la route pour obtenir ce résultat ; mais les efforts tentés en ce sens réussirent pleinement, et lorsqu'on arriva à Ouargla, cette cavalerie d'un nouveau genre manoeuvrait de façon remarquable.".
Ouargla est atteinte le 8/1/1873 et aborde pour 365 km un pays inconnu. "La colonne se met en route le 11 janvier avec 45 jours de vivres. Pendant toute la durée du trajet, à l'aller et au retour, elle allait marcher en carré, le convoi et l'artillerie au milieu, les 4 faces formées par les compagnies d'infanterie et couvertes par la cavalerie." El Goléah est atteinte sans combats le 24 janvier 1873. L'oasis est fortifié et la colonne revient sur ses pas le 1er fevrier. Les trois capitaines du régiment (Delahogue, Valat et Kolb) sont cité pour leur vigueur et leur entrain. Delahogue est fait officier de la Légion d'Honneur des mains du général de Galliffet, récompense bien méritée s'il on tient compte de ses services durant la guerre de 1870.

Nommé Chef de bataillon le 2/6/1875, Delahogue quitte l'Algérie pour le 85e régiment d'infanterie et la garnison de Fontainebleau. Il prend sa retraite un an plus tard.
Il meurt le 23/2/1899.

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