Les frères ALGAN.

La base Leonore qui recence les officiers décorés de la Légion d'Honneur ne contient pas moins de cinq frères Algan, tous officiers décorés sous le second empire. La famille donna au total sept officiers à l'armée.

Chance a été donnée à l'auteur de ce site de collecter trois photos de cette fratrie, faisant l'objet des quelques lignes ci dessous. La carrière des quatre autres est brièvement évoquée.


Henri Algan,

Né le 8/10/1825 à Sarreguemines

Elève à l’école de Saint Cyr (1845-1847), il en sort médiocrement classé (256e sur 291) et il est nommé sous-lieutenant le 1/10/1847 au 6e bataillon de chasseurs à pied.

Lieutenant le 21/4/1852 au 3e bataillon de chasseurs à pied, il sert en Crimée de mai à septembre 1854. Après une brève interruption de sa carrière militaire, il reprend du service dans son grade au 2e bataillon d'Afrique en décembre 1854.

Nommé Capitaine le 12/8/1857. En 1859, il participe à l'expédition de Chine, comme capitaine adjudant major au 102e RI. A son retour, il passe au 2e régiment de grenadiers de la garde, il y recoit la Légion d'Honneur en avril 1863.

Chef de bataillon le 15/10/1869, il est nommé au 35e régiment d'infanterie. En 1870, le régiment est en garnison à Rome au corps d'occupation. Rappatrié en France, il est affecté au 13e Corps du général Vinoy pour la défense de Paris.

Le 30/9/1870, Vinoy décide d'attaquer Choisy le Roi pour faire reculer la ligne d'investissement des Allemands. Le 35e RI, sous les ordre du général Guilhem, a pour objectif Chevilly. Le 3e bataillon commandé par Algan est d'abord en soutien à 300 metres de l'attaque principale. Après avoir été ralenti par des tirailleurs embusqués derrière le talus du chemin de Chevilly à l'Hay, le bataillon emporte la première barricade et les premières maisons de Chevilly. Le centre du village est défendu par de nombreux prussiens. Le commandant Algan franchit alors une barricade à la tête de 110 hommes de bonne volonté, dont 2 capitaines et 2 sous lieutenants, et pousse jusqu'à l'église. Ce réduit de l'ennemi est inabordable, les balles arrivent de toutes parts et plusieurs hommes sont touchés. Algan réunit alors son monde dans une sorte de grande ferme dont il organise rapidement la défense. Une contre attaque allemande repousse alors le reste du régiment et Algan et ses hommes se retrouvent isolés et encerclés dans la ferme. Une tentative de sortie conduite par le capitaine Rameau se solde par un massacre et toutes les issues sont encerclées. La centaine de soldats lutte alors avec l'energie du desespoir dans cette nouvelle maison des dernières cartouches. Les Prussiens mettent le feu à le ferme, brisent la porte et se précipitent dans la cour. Les soldats français font une décharge, s'élancent à la baionette et les rejettent hors du bâtiment, mais le feu n'est pas éteint et la position devient intenable. A court de cartouches, épuisés et à bout de force, ils se rendent. Algan, blessé dans le combat, est pris par les allemands. Il sera décoré de la croix d'officier de la Légion d'Honneur pour son action.  

Après la guerre, il est nommé Lieutenant colonel le 11/2/1876 au 6e régiment d'infanterie.

Décédé le 23/10/1903.

  

 

   

Alfred Algan

Né à Sarreguemines, c'est un saint cyrien de la promotion de l'Aigle (1851-1853).

Sous Lieutenant le 1/10/1853, il est nommé au 7e batallion de chasseurs à pied.

Promu Lieutenant le 30/8/1855, il est ici photographié à Dijon, peu après son retour de Crimée dont il porte la médaille commémorative britannique.

Il participe à l'expédition du Mexique, comme officier en second de la compagnie commandée par le capitaine Bochet. Ce dernier a laisse des souvenirs mitigés de son second dans ses "Mémoires d'un officier de chasseurs" : "Mon Lieutenant, M A est un très bon officier, d'un esprit peut être un peu étroit, mais enfin faisant très bien son service. Son caractère est moins agréable : il est froid et susceptible, et de plus enrage de ne pas être encore capitaine, depuis cinq ans qu'il est proposé avec le n°1. Je crois encors qu'il pose un peu pour l'homme ne demandant jamais rien en attendant tout de son propre mérite. De plus il est marié, ce qui doit encore influer sur son caractère. Nous ne sympathisons pas beaucoup ensemble. Je me suis même cru obligé de le mettre quatre jours aux arrêts pour une réponse assez inconvenante qu'il m'avait faite sous les armes, le jour du combat de Las Vignas. Maintenant cela va bien. Du reste je vais le perdre incessamment, car il va passer capitaine. Je perdrai très probablement au change comme officier, mais je peux y gagner comme camarade. Je peux y perdre aussi car, en somme, il est bien élevé."
Algan est blessé le 5/4/1863 lors du siège de Puebla. Sa fin de carrière est assez triste, comme en témoigne une nouvelle fois le capitaine Bochet dans ses souvenirs : "J'ai un nouveau lieutenant, M A. ayant donné sa démission et étant parti pour la France (avec ses eclats d'obus à chaque jambe et sans la moindre récompense)".

Après la guerre de 70, il rejoint l'armée territoriale et finit sa carrière chef de bataillon d'infanterie territoriale (23/7/1875) au 54e régiment.

Photo Emery Dufour (Dijon)

 


Jules Algan,

Né le 4/7/1834 à Sarreguemines.

Il fait Saint Cyr entre 1854 et 1856

Sous Lieutenant le 1/10/1855 au 7e bataillon de chasseurs à pied et sert en Crimée entre novembre 1855 et juin 1856.

Lieutenant le 7/12/1859 au 9e BCP.

Nommé Capitaine le 26/12/1868 au 3e BCP. Il est blessé d'un coup de feu au cou lors de la bataille de Rezonville alors que son bataillon recule devant Vionville sous le feu des batteries prussiennes et reçoit la croix de la légion d'Honneur. Après la guerre il est au 20e BCP, puis passe au 1er régiment de zouaves en mars 1874.

Chef de bataillon le 7/6/1879 au 4e régiment d'infanterie. Il meurt en 1889, officier de la Légion d'Honneur (nommé en 1884).

Il est mort le 26/1/1890.

Photo Tourtin

   

 


Les autres frères Algan

 

François Algan, né le 29/1/1824 à Sarreguemines et l'ainé de la fratrie.

Sous Lieutenant le 1/5/1848 au 6e régiment de chasseurs à cheval. Il va y faire toute sa carrière.

Lieutenant le 1/5/1854, puis Capitaine le 30/10/1857 au .

Chef d'escadrons le 14/11/1870. En 1874 il est au 23e régiment de dragons. Il est mort en 1876.

 

Charles Algan, né le 4/4/1827 à Sarreguemines.

ESM 1846-1848

Sous Lieutenant le 28/5/1848 au 48e RI avec lequel il fait la campagne de la Baltique en 1854.

Lieutenant le 21/6/1851

Nommé Capitaine le 22/3/1856, il rejoint le 2e bataillon léger d'Afrique deux ans plus tard.

Envoyé au Mexique avec le 2e bataillon d'Afrique, il en commande la compagnie montée. Il est chevalier de la Légion d'Honneur le 30/12/1863. Il est blessé le 22/1/1865 au siège d'Oajaca devant Aguilera. Il est mort en décembre 1865.

 

Frederic Algan, né le à Sarreguemines.

ESM 1850-1852.

Sous Lieutenant le 1/10/1852 au 48e régiment d'infanterie

Nommé Lieutenant le 19/9/1855 .

Capitaine le 12/8/1864.

Il est mort en 1868.

 

Jean Camille Algan, né le 26/6/1842 à Sarreguemines.

Sous lieutenant le 13/4/1867 au 4e BCP

Nommé Capitaine le 6/2/1874 au 11e BCP.

 

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